Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le Chantelouv­ais Tony Yoka sacré champion olympique

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Et soudain Tony Yoka explose de joie. Son rêve vient de se réaliser. Il est annoncé vainqueur de la finale des Jeux olympiques après une décision partagée des juges (2-1). Peu importe à vrai dire s’il n’a pas réussi à faire l’unanimité cette fois-ci lors de son combat contre l’anglais Joe Joyce. À 24 ans, le boxeur de Chanteloup-les-vignes - il a grandi dans le quartier de la Noé - s’est invité sur le toit de l’olympe. Une performanc­e qu’aucun autre Français n’avait réussie avant lui dans la catégorie des super-lourds.

Premier français victorieux en super-lourds

L’or et rien d’autre. Voilà ce qui a animé pendant quatre ans Yoka qui s’était fait éliminer dès le premier tour des Jeux de Londres par naïveté. Alors qu’il dominait le combat, il s’était laissé submerger par l’enjeu et avait vécu cette éliminatio­n précoce comme une véritable désillusio­n. Pendant cette olympiade, le Chantelouv­ais s’est donc efforcé à « devenir méchant » sur le ring. Dans le bon sens du terme évidemment. Au contact de son entraîneur Luis Mariano Gonzalez à L’INSEP, dans le bois de Vincennes, le garçon s’est endurci et a mûri.

Son titre de champion du monde en octobre dernier a été une formidable rampe de lancement dans sa carrière. Une manière de lancer un message fort à dix mois des JO. De ses JO, ceux que son père lui avait annoncés dès le plus jeune âge. « Quand j’ai commencé à sérieuseme­nt pratiquer, mon père a décelé des qualités. Il m’avait dit que j’irai aux Jeux de Londres, sans me parler d’y faire un résultat, et que je serai champion olympique en 2016 », s’amuse-t-il à répéter sans cesse aux médias depuis dimanche soir.

L’histoire semblait donc déjà écrite d’avance. « J’avais le sentiment que ce titre ne pouvait pas m’échapper. J’avais dit à tout le monde que je venais pour l’or. Un grand champion et un grand homme se doit d’assumer ce qu’il dit. » En finale, face à l’expériment­é boxeur britanniqu­e, Yoka a fait preuve d’un sens tactique incroyable, acceptant de prendre des coups pour mieux répondre ensuite. De manière bien plus précise que son adversaire. « Je savais qu’il allait mettre beaucoup de coups, qu’il fallait que j’aie une boxe imperméabl­e et que j’arrive à le toucher très nettement. C’est ce que j’ai fait.

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