Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Terrorisme : Jacques Myard veut intensifier la surveillance sur la Toile
Face à la menace terroriste, aux discours haineux et aux échanges entre djihadistes sur Internet, le député-maire de Maisons-laffitte suggère de mettre en place une surveillance automatisée du contenu des réseaux sociaux.
Les événements tragiques de l’année 2016 ont mis en lumière l’importance des réseaux sociaux dans la propagande djihadiste et l’organisation d’attentats. Facebook, Twitter, Instagram, mais aussi Telegram, qui permet d’échanger des messages cryptés, jouent un rôle prépondérant dans la mécanique terroriste.
Le député-maire de Maisonslaffitte, membre de la commission sur le renseignement au Parlement, a donc réclamé de l’état la mise en place de boîtes noires sur les réseaux sociaux. Ce dispositif étant inscrit dans la loi Renseignement (voir encadré), il veut qu’il soit appliqué immédiatement.
Déjà prévu dans la loi sur le Renseignement
« Il a été établi dans le rapport d’information parlementaire que les réseaux sociaux ne mettaient pas en place tous les procédés permettant de lutter efficacement contre la propagande Daesh (…) Cette situation est inacceptable et dangereuse surtout lorsque l’on connaît la puissance en matière de communication des réseaux sociaux que Daesh utilise pleinement et sans entrave, relève-t-il dans une question écrite posée à l’assemblée nationale. C’est pourquoi il lui demande (à Axelle Lemaire, secrétaire d’état au Numérique N.D.L.R.) de faire appliquer la loi du 24 juillet 2015 de manière stricte, loi qui impose l’obligation pour les réseaux sociaux de mettre sans délai des « boîtes noires » dont l’objet est d’intercepter la propagande de Daesh. »
« Outil de dépistage »
En quoi consisterait ce système de boîtes noires ? L’élu, joint par téléphone, explique qu’il s’agit « d’algorithmes » (une série d’instructions ou d’opérations N.D.L.R.) installés sur les serveurs des réseaux sociaux : « Selon les contenus, ce dispositif permettrait de détecter les échanges concernant la préparation d’un attentat ou les publications de propagande. » Il reconnaît que ce système n’est pas facile à mettre en place, mais surtout qu’il ne représente pas une « parade universelle » contre ce type de contenu. Il évoque plutôt un « outil de dépistage » dédié à cette problématique.
Concernant les conversations cryptées, le député-maire reconnaît qu’un quelconque moyen de contrôle est encore moins facile à mettre en place, estimant toutefois que tien n’est impossible en terme de technologie. « À partir du moment où quelqu’un communique de manière cryptée, c’est qu’il a quelque chose à se reprocher », affirme le maire.
Des responsables de plusieurs plateformes sociales ont été auditionnés lors de la commission d’enquête parlementaire sur le financement de Daesh. Jacques Myard, qui a assisté à ces entretiens s’inquiète du fait que ces sites Internet disposent de très peu de moyens humains pour contrôler ces contenus dangereux. « On compte environ une centaine de personnes sur la planète », précise-t-il. D’où l’intérêt pour lui de développer des outils numériques pour accomplir ce travail essentiel de surveillance.