Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les bons voeux de Gattaz aux candidats à la présidenti­elle

- François Peloille

L’université d’été du Medef s’est tenue, la semaine dernière, au campus de HEC à Jouy-en-josas. L’occasion pour Pierre Gattaz de dresser sa feuille de route idéale à neuf mois de l’élection présidenti­elle.

Pierre Gattaz a été accueilli avec enthousias­me par ses adhérents pour l’ouverture, mardi dernier, de l’université d’été du Medef, sur le campus de HEC à Jouy-en-josas. Détendu, sans cravate, le président du Medef n’a pas boudé son plaisir. Le discours du président du Medef s’est voulu optimiste. « Nous traversons une période difficile, a-t-il expliqué en rappelant la série d’attentats ayant frappé le pays, les mouvements sociaux avant les vacances d’été et les difficulté­s économique­s. Mais je crois profondéme­nt dans le redresseme­nt du pays. »

Plein emploi

Le Medef entend en effet peser sur la prochaine campagne électorale pour l’élection présidenti­elle. « La croissance et le plein emploi devraient être la clé de voûte des programmes à l’élection présidenti­elle et devraient représente­r 70 % des programmes politiques que vont nous présenter les candidats dans les jours à venir », a-t-il martelé.

Une petite dizaine de candidats au poste suprême ont défilé à l’université du Medef, notamment parmi les prétendant­s à la primaire de la droite et du centre (lire encadré). Et le patron des patrons a profité de sa tribune pour les mettre sur la voie. Une « troisième voie » entre un libéralism­e « parfois trop brutal » et un socialisme « souvent immobile et démotivant ».

Silicon Valley

L’objectif que leur fixe Pierre Gattaz consiste à atteindre une croissance supérieure à 2 % – « idéalement à 3 % » – et le plein emploi, en misant notamment sur le potentiel de recherche et d’innovation français. « Nous pouvons nous fixer l’objectif que la France soit la Silicon Valley de l’europe à horizon dix ans », a-t-il assuré. Mais aussi sur les énergies vertes, suite au succès de la COP 21 : « Nous pouvons avoir l’objectif d’être leader dans les solutions vertes ».

Pour cela, Pierre Gattaz a livré ses recettes. Sans surprise, il réclame une baisse de charges sur les entreprise­s. « Il nous faut une fiscalité simple, lisible et stable dans le temps », a-til aussi appelé de ses voeux, en pointant le différenti­el de compétitiv­ité entre la France et l’allemagne, qu’il chiffre à 90 milliards d’euros.

Même chose pour les normes sociales, qu’il juge trop contraigna­ntes. Il revient là encore sur des revendicat­ions régulières du Medef : suppressio­n des seuils sociaux, simplifica­tion du dialogue social, réduction du budget de la protection sociale.

Enfin, il plaide pour la poursuite de la simplifica­tion administra­tive et pour une plus grande efficacité de la formation initiale et profession­nelle.

Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire, mais aussi Marienoëll­e Lienemann, Rama Yade, Jean-marie Le Guen, Jean-claude Lassalle… Ils ont été nombreux les candidats déclarés ou potentiels à l’élection présidenti­elle à faire un petit tour par l’université d’été du Medef. Diversemen­t accueillis (Lienemann, candidate à la primaire de gauche, aurait pu recevoir le prix du courage avec sa propositio­n de « relance keynésienn­e » lancée devant un parterre de patrons libéraux), il en est un qui n’a pas honoré son rendez-vous : Emmanuel Macron. L’ex-ministre de l’economie devait intervenir le mercredi, au lendemain de sa démission surprise. Son entourage a fait savoir qu’il avait été invité en tant que ministre : ne l’étant plus, il s’est décommandé.

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