Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les bons voeux de Gattaz aux candidats à la présidentielle
L’université d’été du Medef s’est tenue, la semaine dernière, au campus de HEC à Jouy-en-josas. L’occasion pour Pierre Gattaz de dresser sa feuille de route idéale à neuf mois de l’élection présidentielle.
Pierre Gattaz a été accueilli avec enthousiasme par ses adhérents pour l’ouverture, mardi dernier, de l’université d’été du Medef, sur le campus de HEC à Jouy-en-josas. Détendu, sans cravate, le président du Medef n’a pas boudé son plaisir. Le discours du président du Medef s’est voulu optimiste. « Nous traversons une période difficile, a-t-il expliqué en rappelant la série d’attentats ayant frappé le pays, les mouvements sociaux avant les vacances d’été et les difficultés économiques. Mais je crois profondément dans le redressement du pays. »
Plein emploi
Le Medef entend en effet peser sur la prochaine campagne électorale pour l’élection présidentielle. « La croissance et le plein emploi devraient être la clé de voûte des programmes à l’élection présidentielle et devraient représenter 70 % des programmes politiques que vont nous présenter les candidats dans les jours à venir », a-t-il martelé.
Une petite dizaine de candidats au poste suprême ont défilé à l’université du Medef, notamment parmi les prétendants à la primaire de la droite et du centre (lire encadré). Et le patron des patrons a profité de sa tribune pour les mettre sur la voie. Une « troisième voie » entre un libéralisme « parfois trop brutal » et un socialisme « souvent immobile et démotivant ».
Silicon Valley
L’objectif que leur fixe Pierre Gattaz consiste à atteindre une croissance supérieure à 2 % – « idéalement à 3 % » – et le plein emploi, en misant notamment sur le potentiel de recherche et d’innovation français. « Nous pouvons nous fixer l’objectif que la France soit la Silicon Valley de l’europe à horizon dix ans », a-t-il assuré. Mais aussi sur les énergies vertes, suite au succès de la COP 21 : « Nous pouvons avoir l’objectif d’être leader dans les solutions vertes ».
Pour cela, Pierre Gattaz a livré ses recettes. Sans surprise, il réclame une baisse de charges sur les entreprises. « Il nous faut une fiscalité simple, lisible et stable dans le temps », a-til aussi appelé de ses voeux, en pointant le différentiel de compétitivité entre la France et l’allemagne, qu’il chiffre à 90 milliards d’euros.
Même chose pour les normes sociales, qu’il juge trop contraignantes. Il revient là encore sur des revendications régulières du Medef : suppression des seuils sociaux, simplification du dialogue social, réduction du budget de la protection sociale.
Enfin, il plaide pour la poursuite de la simplification administrative et pour une plus grande efficacité de la formation initiale et professionnelle.
Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire, mais aussi Marienoëlle Lienemann, Rama Yade, Jean-marie Le Guen, Jean-claude Lassalle… Ils ont été nombreux les candidats déclarés ou potentiels à l’élection présidentielle à faire un petit tour par l’université d’été du Medef. Diversement accueillis (Lienemann, candidate à la primaire de gauche, aurait pu recevoir le prix du courage avec sa proposition de « relance keynésienne » lancée devant un parterre de patrons libéraux), il en est un qui n’a pas honoré son rendez-vous : Emmanuel Macron. L’ex-ministre de l’economie devait intervenir le mercredi, au lendemain de sa démission surprise. Son entourage a fait savoir qu’il avait été invité en tant que ministre : ne l’étant plus, il s’est décommandé.