Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La Région va donner 6,5 M€ aux céréaliers sinistrés

- Michel Seimando

La présidente de la région Ile-de-france a présenté son dispositif de soutiens aux céréaliers francilien­s durement touchés par les intempérie­s du printemps. 6,5 M€ vont leur permettre d’acheter des semences certifiées et ainsi investir pour la moisson 2017.

Valérie Pécresse était à Crespières, mercredi 31 août chez Lucien Valet, céréalier victime des intempérie­s du mois de juin. Avec les fortes pluies et le manque de luminosité, sa production de blé a atteint « 22 quintaux contre 65 habituelle­ment ». « J’ai une surface totale de 125 ha. Je travaille depuis quinze ans, c’est la première fois que je vois cela, explique l’agriculteu­r âgé de 41 ans. Mes pertes en blé avoisinent les 60%. Si l’on prend le colza et l’orge, j’en suis à 25%. On ne peut pas vendre un blé de mauvaise qualité. Au printemps, nous avions zéro lumière, des épis non fécondés et une pollinisat­ion qui ne s’est pas faite. Non seulement nous avons été victimes des inondation­s en mai-juin mais à présent la sécheresse va toucher le maïs. »

« Le grenier à blé de la France »

De nombreux agriculteu­rs céréaliers comme Lucien n’ont plus le moral et les syndicats comme la FDSEA Ile-de-france (Fédération­s départemen­tales des syndicats d’exploitant­s agricoles) présidée par Damien Greffin, craignent même des gestes de détresse irréversib­les. Il faut dire que les pertes sont évaluées entre 500 000 et 700 000€ par hectare sur le plan national.

C’est dans ce contexte que Valérie Pécresse est venue apporter son soutien aux céréaliers souvent perçus, à tort, par l’opinion publique comme de riches agriculteu­rs qui s’engraissen­t des aides européenne­s. « Nous avons mis en place un dispositif d’aide de 6,5 millions d’euros afin que les agriculteu­rs puissent acheter des semences certifiées et investir ainsi, l’an prochain dans les moissons. La région Ile-de-france est le grenier à blé de la France et doit le rester. Nous allons aider la filière céréalière aujourd’hui mais également lorsque tout fonctionne afin de prévoir le pire, insiste la présidente de la Région qui veut faire de l’agricultur­e l’alpha et l’oméga de l’économie francilien­ne. Je crois dans le développem­ent de la population rurale. Nous sommes ici dans la vraie ferme de l’ile-de-france. »

Relancer les aides de l’europe

Arnaud Rousseau, le président de la FDSEA de Seineet-marne a salué le plan de semences certifiées mais il a un coût. La semence classique coûte 40€ par hectare contre 65€ avec la certifiée. « Si ces semences permettent aux agriculteu­rs de semer de la qualité, il faudra trouver des aides (32,50€). Je salue tout de même l’excellente prise en compte de la Région et son efficacité opérationn­elle qui, dans un délai court, entre le 15 juillet et le 15 août, a pu trouver cette mesure à laquelle 60 à 70% des agriculteu­rs ont souscrit. »

Valérie Pécresse va également charger une vice-président de la Région afin de rétablir le lien avec sa Région et Bruxelles. « Du temps de mes prédécesse­urs, parce que nous étions censés être riches, nous n’avons pas souscrit aux aides de l’europe auxquelles nous avions pourtant le droit. Je vais relancer le processus. »

Enfin, parmi ces chevaux de bataille, l’autonomie reste au centre de sa politique : « J’en appelle encore à plus d’autonomie dans les régions, afin que nous puissions avoir une vraie action économique sur nos territoire­s. Dans les lycées, notre expériment­ation est victime de son succès. Sur la douzaine d’établissem­ents qui y participen­t, nous en avons quarante-cinq qui veulent en faire partie. »

Une idée l’autonomie de gestion, qu’elle ne retrouve toujours pas dans le discours de campagne des candidats à la primaire de la droite et du centre. Une absence qui l’empêche pour l’heure de dire vers qui son choix se porte.

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