Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Deux ans de prison pour les escrocs aux pneus crevés
Les escrocs étaient des « creveurs de pneus »
Ce nouveau type de vols par ruse a déjà fait de nombreuses victimes à travers la France. Deux hommes de 39 et 43 ans comparaissaient mercredi 31 août, devant le tribunal correctionnel de Versailles, pour des arnaques aux pneus crevés.
Le procédé est très simple et de plus en plus répandu ces derniers mois. Des clients de stations-service, qui règlent leur carburant en carte bancaire, s’aperçoivent qu’un de leur pneu est crevé. Des individus, à l’origine de la crevaison, se présentent à eux et proposent de l’aide pour changer la roue. Pendant que l’un détourne l’attention de la victime, l’autre en profite pour dérober son portefeuille, dans l’habitacle du véhicule. Les aigrefins, qui repèrent le code de la carte bancaire au moment du paiement à la pompe, vident ensuite le compte de leurs proies.
Ils volaient dans les stations-service de centres commerciaux
Entre fin avril 2015 et le 18 janvier 2016, Irakli et Andrezeij, les deux prévenus, écumaient les stations-service de centres commerciaux yvelinois : Chambourcy, Montesson, Flins et Limay… La justice reprochait onze faits de cette nature à Andzeij, Lituanien, cinq à son complice d’origine russe. Au total, ils ont volé près de 7 800 euros sur les comptes bancaires des victimes. Mais le nombre d’arnaques aux pneus crevés commises dans les Yvelines à cette époque est bien plus important.
Leur identification est le fruit d’une longue et minutieuse enquête. Alors que les affaires se multiplient, grâce à la vidéosurveillance, les forces de l’ordre remarquent trois véhicules, présents dans les pompes à essence et lors des retraits frauduleux. Ces trois voitures sont conduites par Andzeij. En épluchant la téléphonie, les enquêteurs constatent que le téléphone mobile de ce ressortissant lituanien borne sur les lieux des escroqueries. C’est comme cela aussi qu’ils mettent un nom sur son complice.
Les deux hommes sont interpellés ensemble, au printemps, pour des faits similaires commis dans l’essonne, pour lesquels ils ont été condamnés depuis. Les enquêteurs yvelinois en profitent pour présenter leur photo aux victimes qui, pour certaines, les reconnaissent formellement.
À l’audience, Andzeij a nié sa participation aux escroqueries, expliquant que si sa présence était attestée par la téléphonie et la vidéosurveillance sur les lieux des faits, c’était juste le fait du hasard. Le second prévenu a reconnu ses agissements, expliquant qu’il frappait au moins une fois par semaine.
Le procureur a expliqué que les deux hommes faisaient partie d’une « vaste organisation » spécialisée dans ces escroqueries. « D’autres individus apparaissant dans ces procédures n’ont pas été poursuivis, faute de preuves suffisantes », précisait-il.
Les avocates des deux escrocs ont estimé que les charges pesant sur leur client étaient insuffisantes. « On ne peut pas condamner quelqu’un en se basant uniquement sur la téléphonie, surtout que la défense n’a pas eu accès aux fadettes », a scandé l’une d’elles.
Ils ont été condamnés, chacun, à deux ans de prison ferme et devront indemniser les victimes.