Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Loisirs à Verneuil.

- Recueillis par T.R.

Par le rire, Eric Marty questionne le rapport à l’argent.

Originaire de Poissy et installé à Verneuil-sur-seine, Eric Marty, 50 ans, présentera sa nouvelle comédie Le Gros lot, dans laquelle il joue un des rôles principaux, vendredi 9 et samedi 10 septembre à l’espace Maurice-béjart de Verneuil. Rire garanti.

Votre première pièce, écrite en 2013, s’intitule Adopte un homme.com. A-t-elle rencontré le succès espéré ?

On en est à une quinzaine de dates jusqu’à présent, on va jouer dans l’oise à partir du 7 octobre. J’aimerais qu’il y ait une tournée, mais vendre un spectacle, c’est un métier en soi et c’est très compliqué. Les producteur­s veulent des têtes d’affiche pour être sûrs, derrière, de vendre les pièces aux mairies qui elles-mêmes sont assurées de faire le plein. Dans Adopte un homme, il n’y a pas de tête d’affiche. Pourtant, partout où on a présenté la pièce, on a affiché complet et le public était très satisfait. J’ai écrit Le Gros lot aussi pour compenser le fait qu’on ne tournait pas assez avec Adopte un homme.

L’écriture de cette deuxième pièce a-t-elle été plus facile ?

Non. La première version de Adopte un homme est sortie en trois semaines. Là, j’ai eu du mal à accoucher du bébé. Au départ, je pensais écrire une suite et puis finalement non. Je suis parti sur une autre idée et puis je me suis aperçu que je tournais en rond. J’ai gardé les meilleures scènes et j’ai repris l’écriture une fois que j’avais recruté mes comédiens pour arriver à ces personnage­s. L’écriture a donc duré de décembre à la mi-mars, avec une interrupti­on en janvier.

S’agit-il d’une comédie de boulevard ?

Je n’aime pas utiliser boulevard, car c’est connoté négativeme­nt. Disons que je n’aime pas les comédies caca pipi prout qui pourtant marchent bien à Paris notamment. J’aime les comédies avec du fond. Dans Le Gros Lot, je parle des rapports difficiles entre parents et enfants devenus adultes, la mère n’a jamais dit je t’aime à ses enfants parce que dit-elle, sa mère à elle ne le lui avait jamais dit non plus. Je porte un regard sur la jeunesse d’aujourd’hui, les soirées de binge drinking, le rapport à la drogue, à l’argent aussi. On vit dans un monde où le fric régit tout.

Avez-vous puisé dans votre propre vie pour composer ces personnage­s ?

Il y a une part de choses personnell­es, comme dans cette scène d’émotion entre la fille et sa mère où la première fait le reproche à la seconde de ne jamais avoir eu de geste de tendresse à son égard. C’est l’histoire de ma mère avec sa mère et de moi et mon frère avec notre mère.

Quelle est l’intrigue en quelques mots ?

C’est l’histoire d’un couple, Claire et Bernard, bien dans leur vie jusqu’à ce que débarque Josette, la mère de Claire. C’est une femme qui ne veut pas vieillir, qui a tendance à boire et fume des pétards. Elle a des rapports difficiles avec sa fille et son gendre qu’elle traite de bigorneau. En parallèle, Claire adopte un adolescent hollandais de 19 ans qu’elle connaissai­t d’avant. Et, Bernard gagne le gros lot au loto…

Vous êtes-vous inspiré de pièces de théâtre ou de films existants ?

J’ai découvert le théâtre avec les pièces de l’émission Au théâtre ce soir. Jacqueline Maillant ou Louis de Funès m’ont particuliè­rement marqué. Je fais des allusions à des pièces de Barillet et Gredy ou de Robert Lamoureux. J’aime beaucoup Les Amazones ou encore Le Squat, de Jean-marie Chevret, des pièces drôles avec de la réflexion.

L’humour est-il avant tout une affaire de rythme ?

Oui et cette nouvelle pièce sera encore plus rythmée qu’adopte un homme. Dès la première scène, je voulais que les personnage­s soient campés. Ce rythme on l’acquiert au fur et à mesure des répétition­s. Quand on a joué Adopte un homme à Andrésy, on a été soulagé de voir que le public réagissait à 100 % à chaque réplique où on espérait les faire sourire ou rire. Si, sur scène, on n’y croit pas, le public le ressent. À la différence d’adopte un homme, pour cette pièce-ci, je joue un des rôles principaux et j’ai fait appel à une metteuse en scène, Claude Hélène Cordonny avec qui j’avais déjà travaillé pour le son et lumière à Vernouille­t. Elle apporte un regard extérieur bienvenu et sa réaction encouragea­nte lors de la première lecture de la pièce a été très importante.

Comment avez-vous choisi les comédiens de la pièce ?

La belle-mère, Josette, est interprété­e par Edith Thébault qui jouait déjà dans Adopte un homme. Si ce n’avait pas été elle qui la jouait, je ne l’aurais pas écrit de la même façon. J’avais trouvé eux personnes dans les cours de théâtres locaux, on avait commencé à répéter vers la mi-avril, mais ils n’ont pas réussi à entrer dans les personnage­s. On avait pourtant fait sept répétition­s. Cela a été compliqué à gérer. Après, on a trouvé deux autres personnes, dont Juliette qui fait partie de la troupe de Médan et joue ma femme dans la pièce et Audric, un jeune de 19 ans qui joue Evan. Il est étudiant en cinéma et participe aux ateliers de l’école des Tréteaux à Triel. On a repris les répétition­s avec eux en mai. Je reste très ouvert sur l’écriture, quand il y a des choses qui ne passent pas pour les comédiens, je n’hésite pas à modifier.

Pourquoi présenter deux représenta­tions de la pièce à Verneuil ?

Au départ, je pensais que la pièce serait incorporée dans le programme de la saison culturelle, puis on m’a dit qu’elle ferait la présentati­on de la saison. Avec deux représenta­tions, le but est de pouvoir inviter tout le monde, d’autant que c’est gratuit, mais il faut réserver. La salle compte 328 sièges.

D’autres dates sont-elles prévues ?

On va jouer à Bazemont les 30 septembre, 1er et 2 octobre. L’idée est de faire tourner la pièce. Je vais en parler avec le président Philippe Tautou pour voir comment ce projet créé en résidence à Verneuil peut tourner plus facilement grâce à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.

À propos d’eric Marty : Originaire de Poissy où il a longtemps vécu, Eric Marty a travaillé comme technicien au théâtre de Poissy. Il a joué avec l’estrade, troupe pisciacais­e. Puis, il s’est installé à Bazemont où il a repris le théâtre. Depuis plus de deux ans, il vit à Verneuil-sur-seine où il travaille comme régisseur à l’espace Maurice-béjart.

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La deuxième pièce d’eric Marty, « Le Gros Lot », possède de nombreux atouts pour provoquer l’hilarité du public vernolien.
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Eric Marty signe sa deuxième pièce avec Le Gros Lot.

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