Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le procès Meyrignac aura-t-il lieu ?

- F. D.

On l’appelle l’affaire Meyrignac. Elle existe depuis une quarantain­e d’années. Et elle est en passe de battre tous les records judiciaire­s. On ne compte plus le nombre de fois où elle a été renvoyée…

Normalemen­t, le dossier devrait être examiné ce lundi 19 septembre par le tribunal correction­nel de Versailles. Mais seule Gisèle Meyrignac sera présente. Son époux a succombé à une crise cardiaque le 18 juin dernier. Seule, peut-être pas. Elle compte toujours sur le soutien de sa famille et d’autres personnes, souvent anonymes, qui ont décidé de l’épauler.

Le 29 septembre 1976, la maison du couple à Montfort l’amaury est adjugée. Une société l’achète pour 900 000 francs (171 706 euros). Le couple ne touchera jamais un centime. Il refuse de quitter les lieux. Le 21 juillet 1980, le GIGN intervient et déloge la famille à grand renfort de gaz lacrymogèn­e. Quarante kilos seront déversés.

Depuis, Maurice et Gisèle Meyrignac n’auront de cesse de se battre. D’abord pour que la justice reconnaiss­e qu’ils n’ont jamais vu la couleur de leur prêt de trois millions de francs (572 355 euros). Ensuite pour réintégrer leur demeure dont ils s’estiment spoliés.

Récemment, le couple avait versé au dossier une pièce importante. Il s’agissait d’un courrier du registre du commerce de Genève qui attestait que la société ayant acquis leur maison n’avait jamais été inscrite chez eux. Et ceux, alors qu’elle était domiciliée dans cette même ville. Maurice Meyrignac en avait conclu la nullité de l’adjudicati­on, la dite société n’ayant alors pas d’existence légale. Il espérait que la justice fasse de même.

Toutes ces années, Maurice et Gisèle ont toujours affiché un visage d’unité, avançant tranquille­ment et sereinemen­t dans les couloirs du palais de justice de Versailles. Lui disait sa « confiance en la loi» tout en réaffirman­t sa déterminat­ion. Aujourd’hui, son épouse est bien décidée à reprendre le flambeau, tout en réfléchiss­ant à écarter ses enfants de la procédure. Elle veut leur épargner toute déconvenue financière.

L’affaire sera-t-elle enfin retenue ce 19 septembre ? La question demeure, tant chaque rendez-vous judiciaire a pris des tournures surprenant­es.

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Maurice et Gisèle Meyrignac. (photo d’archives)

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