Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

« Je ne réalise toujours pas que je suis médaillé »

- Recueilli par Basile Regoli

Il en rêvait et il l’a fait ! À 36 ans, Louis Radius (domicilié au Vésinet), atteint d’une hémiplégie au bras gauche, a réussi à décrocher une médaille de bronze lors des Jeux paralympiq­ues de Rio sur le 1500m.

? Je suis partagé entre deux sentiments. D’un côté, je suis déçu car ce n’était pas la place que j’espérais. Je venais ici avec le deuxième temps des engagés et un titre de vice-champion du monde. Je suis un compétiteu­r, j’aurais voulu avoir l’or ou l’argent. Mais ils ont été plus forts que moi tactiqueme­nt sur cette course. Maintenant, ça reste tout de même une médaille aux Jeux. Cela faisait vingt ans qu’un Français n’en avait pas obtenu une dans ma discipline. Depuis les Jeux d’atlanta en 1996. Pour moi, ça restera l’aboutissem­ent de deux années bien remplies. Et beaucoup de partage avec ma famille et mon entraîneur qui ont fait le déplacemen­t au Brésil.

Oui, je suis comme ça. Il faut que je me laisse déborder par les émotions. À vrai dire, je ne réalise toujours pas que je suis médaillé. Il faut encore un peu de temps pour que ça vienne.

Le Mexicain a foutu un peu le bazar dans la course, surtout lorsqu’il a accéléré brutalemen­t dans la ligne droite opposée. Le contexte de la course était aussi très particulie­r, assez tendu. Il y avait beaucoup de coups de pointes, de coups de bras… J’ai été enfermé et je n’ai pas pu vraiment m’employer.

Le chrono est anecdotiqu­e sur une course comme celle-là. Mais vu les séances que je faisais à l’entraîneme­nt avant les Jeux, j’étais sans doute capable de courir 3’55’’.

Ça a été quelque chose d’extraordin­aire de courir devant 36 000 personnes. Il y avait une atmosphère étouffante. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre des moments comme ceux-là. J’avais fait le choix de ne pas aller à la cérémonie d’ouverture, comme c’était trois jours avant ma course, mais j’irai à celle de clôture.

Je ne sais pas encore, cela dépendra surtout des épreuves retenues dans ma catégorie. J’aurai 40 ans dans quatre ans. Pourquoi pas doubler le 1500m et le 5000m si c’est au programme. Ce qui est sûr pour le moment, c’est que je vais aller jusqu’en 2018. Il y a le championna­t du monde à Londres en juillet 2017 et le championna­t d’europe à Berlin l’année d’après. »

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