Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Roger Grunbaum écrit sur l’amour par amour de l’écriture

Roger Grunbaum, auteur de Mansonnien, vient de faire paraître son huitième ouvrage, un roman sentimenta­l aux multiples rebondisse­ments. Ce retraité écrit par passion, pour s’évader et son thème fétiche, c’est l’amour.

- Renaud Vilafranca

L’écriture est avant tout une passion et non un moyen de subsister pour Roger Grunbaum. Ce Mansonnien de 87 ans vient de sortir son troisième ouvrage intitulé Le troisième virage. Dans ce roman, le lecteur fait la connaissan­ce d’une infirmière, d’un nez en parfumerie féminin et d’un musicien, dont le destin croisé prendra une tournure tragique. L’amour et la passion sont au coeur de l’intrigue, qui se déroule dans le sud-est de la France.

Rien ne prédisposa­it Roger Grunbaum, installé depuis 25 ans à Maisons-laffitte, à écrire des livres. Après des études de commerce à Marseille, il a effectué une grande partie de sa carrière chez Olivetti, l’illustre fabricant de machines à écrire, d’abord comme commercial, puis dans la comptabili­té. Mais, galant et romantique, il ne manquait pas une occasion d’écrire des poèmes à sa femme. Après son décès, le déclic est venu. « Je ne souhaitais pas que mes textes restent dans un coin. Je voulais me frotter aux lecteurs », lance-t-il, avec l’enthousias­me du premier jour.

« Je voulais me frotter aux lecteurs »

2011, Première parution : un recueil épistolair­e, compilant les lettres échangées avec son épouse, à une époque où le courrier était l’un des seuls moyens de communique­r. Il a enchaîné avec des recueils de poèmes, rédigés tout au long de sa vie pour sa chère et tendre ; un recueil d’anecdotes autobiogra­phiques. Puis, il a mis son imaginatio­n à contributi­on pour inventer des histoires et s’est lancé dans l’écriture de romans. Le troisième virage est, justement, le troisième. « L’écriture, c’est le rêve, une manière de s’évader par la pensée, une façon d’exprimer ses sentiments », confie le vieil homme.

L’amour est son thème de prédilecti­on, une manière de continuer « à vivre » ce qu’il ressent pour sa femme et qui est ancré en lui : « Je ne suis pas malheureux. Comme beaucoup, je vis avec mes souvenirs, sans nostalgie, juste avec la satisfacti­on d’avoir vécu cela. »

Roger Grunbaum façonne ses textes par passion. Ses écrits sont léchés. Il prend le temps d’atteindre ce qu’il considère comme la perfection.

On peut le définir comme un artisan de la plume. Il fait quasiment tout, tout seul, paye la publicité dans les journaux et assure la distributi­on chez les libraires. Pour être édité, il paye « plusieurs milliers d’euros ». « Je ne suis pas connu, donc je n’ai pas le choix, explique-t-il. J’avais envoyé mes premiers manuscrits à de grandes maisons d’édition… Je n’ai essuyé que des refus. J’étais déçu, je me sentais incompris. Puis, je me suis fait une raison et j’ai trouvé cette solution. »

Il a vendu une centaine de chacun de ses ouvrages, mais, pour lui, ce n’est pas le nombre de lecteurs qui prime : « Il y a les livres à succès et d’autres qui se font par amour de la langue française, poursuit le Mansonnien. Je ne cherche pas à être connu ou reconnu. Je ne veux pas rester dans l’histoire. Si un ou deux lecteurs me lisent, je suis heureux. »

Un artisan de la plume

PRATIQUE Le troisième virage de Roger Grunbaum Les éditions Baudelaire 164 pages - 14,50 euros

 ??  ?? Roger Grunbaum vient de faire paraître son huitième ouvrage intitulé Le troisième virage.
Roger Grunbaum vient de faire paraître son huitième ouvrage intitulé Le troisième virage.

Newspapers in French

Newspapers from France