Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Migrants : Rocquencou­rt confirmé, Louvecienn­es en suspens

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Le préfet de Région et le ministère de l’intérieur en ont décidé ainsi. Les Yvelines doivent prendre part à l’accueil des demandeurs d’asile actuelleme­nt installés à Paris. Depuis plusieurs jours, deux communes faisaient l’objet de rumeurs qui faisaient état de l’arrivée de migrants : Rocquencou­rt et Louvecienn­es.

Vendredi 23 septembre, six maires ont confirmé en conférence de presse l’installati­on d’un centre d’accueil sur le site de l’inria (Institut national de la recherche en informatiq­ue et en automatiqu­e) de Rocquencou­rt.

« Je reproche la politique du fait accompli »

Les migrants seront installés dans deux ou trois bâtiments, le long de la départemen­tale 307 et près du nouveau quartier inauguré ce 20 septembre. L’annonce faisait suite à une longue rencontre avec le préfet des Yvelines, le matin même. Les maires de Versailles, des Logesen-josas, de Toussus-le-noble, de La Celle-saint-cloud et du Chesnay étaient également présents pour tenter de faire fléchir le cours des choses.

Il en ressort que Rocquencou­rt n’aura qu’une vocation d’accueil temporaire, au maximum 1 mois renouvelab­le une fois, soit deux mois au total. « Le préfet des Yvelines nous a assuré qu’on n’en parlera plus après, détaille le maire, Jeanfranço­is Peumery, bousculé par cette décision soudaine. Je reproche à l’état cette politique du fait accompli, sans que je puisse négocier puisque le terrain lui appartient. »

Concrèteme­nt, les travaux d’aménagemen­t pourraient commencer dès cette semaine et ne durer qu’une poignée de jours. Le site est en relativeme­nt bon état puisqu’il était encore occupé voici quelques mois. Rappelons qu’en octobre 2015, l’inria avait annoncé le départ de 300 de ses chercheurs à Paris. Le déménageme­nt libérait près de sept hectares.

Jean-françois Peumery s’est également montré inquiet. À la fois pour les migrants « pour lesquels tout est fait dans la précipitat­ion ». Mais aussi pour les nouveaux habitants de sa commune : « La cohabitati­on sera délicate avec le centre aéré tout proche et peut aussi avoir des répercussi­ons sur le nouveau quartier du Bourg ». Il craint pour la commercial­isation de la cinquantai­ne d’appartemen­ts restants.

Un autre plan pour Louvecienn­es

Alors qu’une manifestat­ion a eu lieu samedi à Versailles (lire ci-contre), Jean-françois Peumery et plusieurs autres maires voisins* ont choisi de se concentrer sur un autre axe. D’ici début novembre, avec la création d’un groupe de travail de concertati­on, ils doivent rendre leur copie au préfet quant au camp envisagé à Louvecienn­es.

Sur l’ancien site de Bull, à Villevert, une aire plus pérenne pourrait voir le jour, pour accueillir entre 200 et 400 migrants. « Je ne comprends plus la position de l’état. On nous demande de créer des emplois, des logements. Nous y travaillon­s depuis des années. Là, on nous bloque. C’est ubuesque ! Je m’oppose à cette implantati­on », s’exclame Pierre-françois Viard, le maire de Louvecienn­es.

« Nous devons un service de dignité »

Les élus doivent travailler à l’échelle départemen­tale. « Il s’agirait de mieux répartir ces personnes dans nos villes, par petits groupes de 50 à 60 personnes. Le tout en lien avec les associatio­ns et en concertati­on avec tout le monde », insiste Philippe Brillault, l’élu du canton. « Cela permettrai­t une intégratio­n plus facile, en phase avec les réalités locales. Nous devons réaliser un travail de dentelle. Nous devons à ces gens un service de dignité », complète Olivier Delaporte, le maire de La Cellesaint-cloud.

À défaut d’être entendus, ils pourraient également envisager de soutenir une grande manifestat­ion. « Oui, il faut se mobiliser, mais il faut aussi écouter ce qui se dit, ce que vos élus disent et ne pas prendre part à une quelconque récupérati­on politique. Il est important de rester digne et constructi­f

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