Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

L’assassinat de son épouse l’envoie en prison pour 30 ans

- F. D.

La cour d’assises des Yvelines a rendu son verdict dans l’affaire François Darcy. L’homme qui a fêté ses 50 ans devant les jurés a écopé de 30 années de réclusion criminelle, au-delà des réquisitio­ns prises. Il dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel de la sentence. Son avocat a déjà fait savoir qu’il entendait prendre cette direction.

François Darcy était renvoyé devant la cour, accusé d’avoir assassiné son épouse, Sylvie (Fumadelles de son nom de jeune fille), le 26 février 2012. Le couple vivait à Montignyle-bretonneux. Au terme d’un week-end amoureux, au cours duquel ils avaient fêté leurs 10 ans de mariage, Sylvie avait été retrouvée morte dans sa voiture entièremen­t calcinée. François Darcy avait été retrouvé blessé par balle, à l’épaule gauche, juste à côté. Aux gendarmes, il avait expliqué s’être arrêté en pleine forêt, sur le petit parking de terre proche de l’abbaye de Port-royal. Il avait eu envie d’uriner et ne pouvait pas attendre d’arriver à l’hôtel, en vallée de Chevreuse. C’est en sortant de sa voiture que quelqu’un lui aurait tiré dessus. Il se serait évanoui. En reprenant ses esprits, il aurait prévenu les secours, face à son Audi qui brûlait.

Au cours de son procès, différents experts ont livré plusieurs théories. Certains affirmaien­t que François Darcy avait pu se tirer dessus lui-même. D’autre que cela était impossible.

Au cours de l’audience, plusieurs témoins ont rapporté que le couple ne s’entendait plus. Dans son journal intime, Sylvie avait écrit son intention de divorcer. François Darcy semblait l’ignorer, avouant tout de même des désaccords profonds, notamment pour l’éducation des enfants et sa passion pour les armes. La famille supportait également de lourds crédits à la consommati­on. Plus de 80 000 euros à rembourser.

Aux jurés, l’homme a réaffirmé sa position des premiers jours, celle de l’innocence. « Une silhouette a pointé un laser sur moi. Je n’ai pensé qu’à une chose : fuir. Oui j’ai des armes et je tire dans un club. Mais je n’ai jamais tiré sur quelqu’un. » « Je n’ai pas tué Sylvie. Je vous fais confiance », a-t-il lancé aux jurés avant qu’ils ne délibèrent.

Dans cette affaire, l’avocate générale avait demandé une peine de 25 ans et le retrait de l’autorité parentale. Elle a estimé qu’il s’agissait d’un « crime déguisé », estimant que François Darcy était un homme cynique.

Pour la partie civile, maître Fournier a interrogé l’accusé. « Qu’allez-vous dire à vos deux enfants quand leur colère d’adolescent aura remplacé leurs larmes d’enfants ? »

De son côté, l’avocat de François Darcy a plaidé sur le registre du doute. Pour Yves Beddouk, « tout peut aussi bien l’accuser que l’innocenter. D’autant plus qu’il n’y a pas de témoin, pas de preuve et pas de mobile ». Et que le dossier comporte des « zones d’ombres », accentuées par des « investigat­ions insuffisan­tes ».

Reste un dernier mystère. Après six jours de procès, on ignore encore comment est morte Sylvie Fumadelles. L’état de son corps, carbonisé, n’a pas permis au médecin légiste de le dire.

La cour d’assises des Yvelines a rendu son verdict dans l’affaire Darcy : 30 ans de réclusion criminelle. « Je n’ai pas tué Sylvie »

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