Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Zakaria Attou : « Cette ceinture, ce n’est qu’un début »

Zakaria Attou (AS Poissy) a décroché, samedi, à Chanteloup, la ceinture de champion de l’union Européenne EBU en battant l’italien Emanuele Della Rosa. Une victoire qui pourrait bien donner une nouvelle impulsion à la carrière du boxeur yvelinois.

- Recueillis par Fabien Dézé

Racontez-nous ce combat que vous avez maîtrisé de bout en bout.

J’ai bien géré le combat, j’étais plus technique, plus physique, je ne suis pas entré dans le jeu de l’italien. Le but n’était pas forcément de gagner avant la limite. Je crois tout simplement que j’ai été le plus intelligen­t sur le ring. Della Rosa est un adversaire coriace qui a déjà fait un championna­t du monde mais j’ai su le maîtriser. Est-ce la plus belle victoire de votre carrière ?

C’est en tout cas la plus importante, je vais intégrer le top 10 mondial. Si j’avais perdu, je pense que j’aurais arrêté ma carrière. La boxe, c’est un sport particulie­r. On met des années à monter et on peut aussi descendre très vite. Je savais que ce combat était déterminan­t pour la suite. En entrant sur le ring, je l’avais dans un coin de ma tête. Ce succès va-t-il vous ouvrir de nouvelles portes ?

Pour moi, cette ceinture signifie tout simplement le début de ma carrière internatio­nale. J’ai attendu d’avoir 33 ans pour cela mais aujourd’hui ce n’est que du bonheur. Dans l’immédiat, je vais me détendre un peu, partir en vacances car cet été je n’ai pas relâché la pression. Ensuite, on verra ce qu’on fera. Peut-être une défense du titre. Et il y aura peut-être une belle opportunit­é pour faire un championna­t du monde. C’est mon rêve ultime. Vous avez 33 ans. Combien de temps vous donnezvous au plus haut niveau ?

Encore deux ou trois ans. Je suis arrivé à l’âge de la maturité et je suis encore frais car je ne suis pas un boxeur qui prend énormément de coups. Quand ça n’ira plus physiqueme­nt, j’arrêterai. Je veux construire ma carrière petit à petit, je ne veux pas faire n’importe quoi. La présence de Tony Yoka était-elle importante ?

Bien sûr, Tony c’est mon ami, il était ravi pour moi. Le monde de la boxe est petit. Le public de Chanteloup vous a porté vers la victoire. Aviez-vous déjà boxé dans une telle ambiance ?

J’ai déjà boxé dans des salles avec 5 000 ou 6 000 personnes mais je n’ai jamais ressenti la même chose que samedi alors qu’il y avait seulement 800 personnes. J’avais des frissons de dingue partout dans le corps, ils m’ont fait vibrer. J’étais obligé de réussir. À la fin, quand ils criaient mon nom, j’étais transcendé. Cette victoire, ce n’est pas la mienne, mais la nôtre. Cela donne une belle image de la ville de Chanteloup.

C’est vrai, c’était une très belle soirée. On a prouvé que quelle que soit la couleur de peau, on pouvait fédérer tout le monde autour de la boxe à Chanteloup. On a hissé bien haut les couleurs bleu, blanc, rouge. Je tiens à remercier Catherine Arenou (ndlr : la maire de Chanteloup-les-vignes) qui a toujours été un réel soutien pour moi et qui m’a donné les moyens de faire ce combat ici. C’est l’histoire d’une rencontre et de personnes qui partagent les mêmes valeurs.

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Zakaria Attou a fêté son sacre avec Tony Yoka et les supporters chantelouv­ais.

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