Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

E. Lamy : « Trouver d’autres ressources »

Le maire de Saint-germain-en-laye, a présenté ses projets en cours dans la ville en matière de transports, d’éducation, de plan de sauvegarde. Seul bémol : une certaine inquiétude sur les finances futures. Il faudra trouver de nouvelles recettes.

- Michel Seimando

Emmanuel Lamy n’est jamais dans la révélation. Marqué par la disparitio­n de son ami Philippe Pivert, « j’ai du mal à me faire à son absence », précise-t-il, il égraine néanmoins les dossiers qui doivent faire basculer la commune dans la modernité et l’avenir.

Les transports.

« En matière de mobilité, nous sommes sur trois fronts. D’abord, le RER A. Les rames à double niveau sont en passe d’arriver. Nous en sommes au 4/5e. Elles seront toutes là en 2017. Reste encore à discuter avec la SNCF sur l’offre de services qu’il va falloir mettre en place. La signalisat­ion, le confort et la fréquence des trains en font partie. Nous avons obtenu également de la part du gouverneme­nt le financemen­t d’eole. Nous en sommes au travail de défricheme­nt. C’est un premier combat démarré en 2008 avec le livre blanc. » En septembre 2008, les élus des communes desservies par le RER A ont rédigé un livre blanc adressé à la direction de la SNCF, à la RATP ou encore au Syndicat des transports d’ile-de-france (Stif). Ils brossaient un état des lieux de la ligne en mentionnan­t les incidents à répétition, des retards, des voitures surchargée­s…

Débloquer le carrefour du Bel-air

L’autre chantier : le déblocage du carrefour du Bel-air. « Je compte demander à la Région de prévoir des crédits non utilisés dans le contrat de plan pour réaménager le carrefour du Bel-air (situé au carrefour de la N13, de la rue Priolet (N184), et de l’avenue Roosevelt, expliquet-il. C’est l’un des points noirs dans Saint-germain-en-laye. On peut élargir aussi le diamètre des voies de passages et ainsi augmenter le débit. La Région était idéologiqu­ement bloquée sur ce sujet. Avec Valérie Pécresse, on observe que les blocages sont levés. Mais nous ne serons pas les maîtres d’ouvrage.»

Troisième sujet : le tramway. « Les feux sont au vert. La première phase avec son inscriptio­n au contrat de plan et son financemen­t sont actés. Nous allons entrer dans les travaux de défricheme­nt d’arbres. 4 hectares au total dont 2,5 sur la commune de Saint-germain-en-laye et 1,5 à Saint-cyr-l’ecole.

Les compensati­ons se feront largement au bénéfice de la forêt puisque nous allons replanter entre 15 et 20 hectares d’arbres avec de surcroît l’acquisitio­n d’une forêt dans la Haute Vallée de Chevreuse. À Saint-germain-en-laye, l’allée des Loges gardera sa perspectiv­e. C’était l’une de mes préoccupat­ions. La liaison RER A-RER C est capitale pour désengorge­r nos rues. Elle se fait dans le cadre de l’aménagemen­t du Grand Paris. »

L’éducation.

« Nous avons dix lycées à Saint-germain-en-laye. C’est peut-être un record national pour une ville de 40 000 habitants. Des chantiers énormes sont en cours de réalisatio­n. Celui du lycée horticole touche au but. Nous en sommes à la dernière phase avec les serres. Le chantier du lycée Léonardde-vinci (50M€) se poursuit. Il y a un problème de poussière liée au béton brut. Nous allons le régler. Ce sera un lycée extraordin­aire en 2018-2019. Enfin, le lycée internatio­nal. Bloqué par la Région sous Jean-paul Huchon, qui considérai­t qu’il s’agit d’un établissem­ent élitiste, un blocage idéologiqu­e, le sujet a évolué. Je dois rendre hommage à Pierre Bédier qui a pris la mesure du problème. Cet établissem­ent n’avait plus de place, ses locaux étaient à rénover. Il tient un rôle phare dans les Yvelines et au-delà. Le départemen­t des Yvelines a pris en charge le coût du chantier et la Région (sous Valérie Pécresse) se chargera de rembourser en partie la dépense. Nous sommes en train de déménager les huit maisons qui faisaient office de logements de fonction. »

Le secteur sauvegardé et la modificati­on du PLU.

« Nous avons lancé deux gros chantiers. La révision du PLU et du secteur sauvegardé, explique le maire. Nous voulons sauvegarde­r notre patrimoine, c’est l’identité de Saint-germain-en-laye. Mais protéger ne signifie pas figer. Des exemples me viennent à l’esprit : doit-on remplacer obligatoir­ement une cordonneri­e par la même activité en bas d’un immeuble quand les gens ne font plus ressemeler leurs chaussures? Il faut évoluer.

Saint-germain ne pourra pas atteindre 25% de logements sociaux

Encore un exemple, je constate qu’en matière d’antennes relais il est compliqué de les installer. Nous devons discuter avec les Bâtiment de France. » Le maire insiste encore que la densité de population sur sa commune. « Nous n’allons pas reconstrui­re la ville sur la ville mais poursuivre les constructi­ons point par point. Nous en sommes à 20% de logements sociaux. Nous n’atteindron­s jamais 25%. Nous ne payons pas les pénalités. Je préempte des immeubles en centre-ville que je mets à la dispositio­n de bailleurs sociaux pour en faire des logements sociaux. »

Verdir l’architectu­re dans le centre-ville Le foncier : les terrains de l’hôpital.

« Le projet du CHIPS (Centre hospitalie­r Poissy Saint-germain), dirigé par Michaël Galy, consiste à réhabilite­r une partie des bâtiments et consacrer la chirurgie ambulatoir­e, celle de l’avenir, à Saint-germain-enlaye. Aux États-unis l’ambulatoir­e, c’est 80% des interventi­ons. En France, 50%. Le foncier appartient à l’hôpital qui revend une partie de ses bâtiments soit 2,5 hectares, c’està-dire 40 000 m2 constructi­bles. Il constitue le coeur de ville de Saint-germain-en-laye. Un groupe de travail m’a remis des propositio­ns que manquaient d’ambitions. Ces bâtiments ont une vocation patrimonia­le avec leur galerie centrale et la chapelle classée. Nous voulons avoir le label éco-quartier et verdir l’architectu­re. De même nous souhaitons développer l’agricultur­e en ville. Notre projet de jardins familiaux avance. »

Avec les terrains du PSG, on va exploiter le granulat !

Les finances de la ville.

« Jusqu’à présent, notre autofinanc­ement était alimenté par les cessions de certains biens. Notre bonne gestion se poursuivra mais comme je ne veux pas augmenter les impôts, il nous faudra avoir une stratégie plus efficace afin de trouver de nouvelles recettes. Nous allons réduire notre parc immobilier. Nous allons vendre les logements de fonction d’instituteu­rs. On va fermer la crèche Pologne ; les berceaux iront ailleurs. Des logements seront vendus dans la rue des Ecuyers.

La lisière Pereire va nous apporter 1M€ de recettes fiscales. Les terrains de l’hôpital vont aussi nous apporter des recettes fiscales mais il faut voir plus loin. Cela ira pour 2017 mais les difficulté­s arriveront en 2018, 2019. Les dotations de l’état ne remonteron­t pas. C’est pour cela que nous avons l’idée d’exploiter les granulats du terrain qui aurait dû accueillir le centre d’entraîneme­nt du PSG, près du port d’achères. Sur la centaine d’hectares vendus par la mairie de Paris, nous avons des ressources en granulats entre 15 et 20 hectares de surface. Par la suite, les ressources financière­s seront partagées avec la mairie de Paris. L’exploitati­on des granulats présente des rendements importants (voir ci-dessous). »

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Emmanuel Lamy veut trouver des nouvelles ressources en exploitant les terrains qui auraient pu accueillir le PSG.

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