Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Jeanne Rochette décomplexé­e

De retour à Paris depuis 2014 après douze ans au Québec, Jeanne Rochette, 38 ans, fera la première partie de Philippe Katerine, le 2 octobre, à l’estival. L’occasion pour cette auteure, compositri­ce et interprète de faire découvrir Cachée, son deuxième al

- Propos recueillis par Fabien Dézé

Vous assurerez la première partie de Philippe Katerine le 2 octobre à l’estival. Connaissie­z-vous ce festival auparavant ?

Non pas du tout. J’ai rencontré Marc Pfeiffer lors des Bis à Nantes, c’était un très bon moment. Il a adoré ce que je faisais et a décidé de me programmer. C’est quelqu’un de pointilleu­x, ouvert à la nouveauté. C’est une opportunit­é géniale pour moi, c’est plus qu’une simple première partie car j’aurai l’occasion de rencontrer des profession­nels. La programmat­ion est super.

Quel regard portez-vous sur Philippe Katerine ?

J’apprécie l’artiste. J’adore sa liberté, il peut se permettre n’importe quoi. Il assume ce qu’il est à 100 % et se fait plaisir sur scène. Je l’ai croisé lors des Francofoli­es de La Rochelle en juillet. Il ne me connaissai­t pas et je lui ai dit que je ferai sa première partie à Saint-germain.

Vous avez grandi à Paris avant de partir au Québec à l’âge de 25 ans. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?

Je suis partie à l’aventure à un moment de ma vie où je n’avais plus de boulot, plus d’appartemen­t, plus de mec… Je ne devais partir qu’un an et finalement j’y suis restée douze ans. Mon conjoint est Québécois, mon enfant est né là-bas. Quand je suis arrivé au Québec, je n’écrivais pas encore les paroles de mes chansons. Même si je chante depuis toujours, c’est là-bas que j’ai commencé à assumer ce métier pleinement.

Pourquoi avoir décidé de revenir sur Paris ?

J’avais un vrai désir de retour aux sources et d’être reconnu en France. Et puis il y a eu le décès de mon père il y a deux ans. À ce moment-là, quelque chose s’est effondré mais cela m’a donné en même temps beaucoup de courage, une énergie que je n’avais jamais eue. Tout ça fait que cela devenait une évidence de revenir à Paris.

Parlez-nous de « Cachée », votre deuxième album. En quoi est-il différent du premier sorti en 2010 ?

Cet album est plus personnel, plus intime. Il a été écrit alors que je traversais des événements personnels très difficiles (ndlr : le décès de son père). Il est clairement dédié à mon père qui était un moteur pour moi au départ. Il est d’ailleurs sur la pochette. On chantait à deux voix, c’était un vrai mélomane avec une certaine sensibilit­é. Je pense qu’il m’a transmis tout ça. Cachée est un album très feutré, apaisé et apaisant.

La plupart de vos textes sont relativeme­nt sombres ce qui contraste avec l’ambiance musicale beaucoup plus légère. Pourquoi ce choix ?

Je trouve que si on raconte des choses tristes en chantant d’une façon triste, cela commence à faire beaucoup. C’est plus simple d’aborder des thèmes sensibles avec le sourire. J’aime ce côté décalé, il y a de l’optimisme là-dedans. Je suis une éternelle optimiste. Je ne nie pas les douleurs mais je pense qu’il est possible de trouver de la beauté partout.

Dans la chanson « Les armoires vides », vous évoquez également des souvenirs d’enfance.

C’est une chanson que j’ai écrite quelques jours après le décès de mon père. Au début, j’avais beaucoup de mal à la chanter. Elle parle d’une maison de vacances qu’on avait dans le Jura. Au début de la chanson, on entend les cloches du village en train de sonner. Ce morceau symbolise ma volonté de boucler la boucle, je suis maintenant prête à passer à autre chose.

Vous abordez aussi le thème de la sexualité dans « Ce mec » ou dans « L’escalier ».

Ce sont des anecdotes sur des anciens amours que l’on peut recroiser. C’est une émancipati­on, il y a quelque chose de libérateur dans le fait d’exprimer ça. Vivre une vie de femme, c’est palpitant.

Comment caractéris­erezvous votre voix ?

Ma voix, je la travaille en permanence. Je collabore avec Raymonde Viret, une prof de chant de 92 ans. C’est une expérience extraordin­aire, je prends beaucoup de plaisir à bosser avec elle. Ma voix n’est pas statique, on m’a souvent dit que c’était le chaos. J’ai fait beaucoup d’opérette donc forcément elle est imprégnée de cela. Elle est liée à mes émotions, je m’amuse avec et j’espère qu’elle va continuer à s’enrichir. Avez-vous des modèles ?

J’ai été inspirée par des chanteurs comme Souchon, Gainsbourg, Brassens, Brel, Higelin, Ringer… Mais j’ai aussi une vraie culture classique (Chopin, Stravinky…). Je suis curieuse de plein de choses, j’ai un univers assez large. J’aime le mélange des discipline­s. J’ai fait du thêâtre, je joue du piano…

Vous serez en concert au Plateau Saint-marc d’orgeval le 9 octobre. Avez-vous un lien particulie­r avec les Yvelines ?

Non pas du tout, je ne connais pas les Yvelines mais il paraît que c’est très joli. J’aimerais bien visiter le départemen­t, ça manque à ma culture. Peut-être que je vais m’y installer (rires).

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 ?? ©Sandra Lynn Bélanger ?? Jeanne Rochette assurera la première partie du concert de Philippe Katerine, dimanche 2 octobre, à 19 h, à Saint-germainen-laye.
©Sandra Lynn Bélanger Jeanne Rochette assurera la première partie du concert de Philippe Katerine, dimanche 2 octobre, à 19 h, à Saint-germainen-laye.
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Jeanne Rochette sera également en concert à Orgeval le 9 octobre (crédit : MHB Prod).

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