Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Conflans. Le maire : « L’équilibre économique n’est pas encore réglé. »

- Maxime Laffiac

Efforts notables, mais peut mieux faire. La Chambre régionale des comptes (CRC) d’îlede-france vient de remettre un rapport sur les finances de la commune, portant sur la période 2008-2014. Pour le maire (LR) de Conflans, Laurent Brosse : « C’est un avis objectif et attendu. Ce rapport confirme ce qui avait été présenté par le cabinet du maire, il y a deux ans ».

Autofinanc­ement faible

Selon les conclusion­s de la CRC, les finances de la Ville ne sont pas au beau fixe. Loin de là. C’est pour cette raison que le rapport recommande un nouvel effort pour faire des économies. « L’équilibre économique de Conflans n’est pas encore réglé », précise Laurent Brosse. En cause, les emprunts toxiques mis en place par la majorité précédente conduite par Philippe Esnol (ex-ps qui avait rejoint le PRG en 2013) de 2001 à 2014 ; la dette colossale de la commune « qui s’élevait, en 2014, à 48 millions d’euros » selon le maire adjoint aux finances, Jean-michel Cecconi ; mais aussi l’autofinanc­ement « qui s’est fortement dégradé » selon le rapport, passant de 6 millions d’euros en 2012 à 1,6 million d’euros en 2014. « Ces recettes sont devenues insuffisan­tes pour couvrir le remboursem­ent des emprunts », déplore Laurent Brosse.

C’est notamment pour cette raison que la mairie a souscrit un emprunt de 18 millions d’euros, en 2016. « C’est un moyen pour la Ville d’étaler les charges et les intérêts des emprunts toxiques dans le temps », assure Jean-michel Cecconi. Des prêts que la municipali­té devra totalement rembourser avant 2032.

Mesures drastiques

Pour inverser la tendance, de nombreuses pistes avaient été proposées par la CRC, et soumises à la municipali­té. Des mesures qui ont, en majorité, été appliquées afin de revenir à un niveau d’autofinanc­ement égal, voire supérieur à celui de 2012, « aux alentours de 7 millions d’euros », précise-t-on en mairie : freiner les dépenses de personnel (suppressio­n de 18 des 52 postes d’atsem pour une économie de 40 000 euros, optimisati­on fiscale (NDLR : augmentati­on de 8 % des impôts locaux en 2015, ou encore nouvelles tarificati­ons des services scolaires), gestion du temps de travail et de l’absentéism­e chez les agents communaux ou encore contrôler le déficit du centre municipal de santé.

Cependant, les bienfaits économique­s tardent à se faire sentir, « même s’il a fallu prendre des décisions impopulair­es et difficiles », précise le maire.

Baisse des dotations

De plus, selon la municipali­té, la baisse des dotations de l’état, depuis 2014, n’arrange pas les choses. « Nous risquons de perdre 27 millions d’euros de dotations, pour la période 2014-2020. C’est énorme », constate Jean-michel Cecconni, avant de poursuivre que « l’état doit être conscient que ce poids sur le dos des collectivi­tés provoque d’énormes conséquenc­es ». Et si les efforts fournis tardent à apporter les résultats escomptés, nul doute que la municipali­té envisagera de nouvelles mesures pour redresser les finances de la ville. « Rien n’a été tranché », conclut la municipali­té.

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Le maire Laurent Brosse admet qu’il « a fallu prendre des décisions impopulair­es ».

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