Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les champignon­s sont là : attention aux pièges !

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Si le printemps a été pluvieux, il s’en est suivi une période de sécheresse de quatre mois. Est-ce que cela présage une mauvaise année pour les champignon­s ? Pas certain. Voici quelques conseils pour une cueillette en toute tranquilli­té.

Avec un printemps bien arrosé, girolles et cèpes ont bien poussé en juin et juillet. Mais la sécheresse que nous connaisson­s actuelleme­nt fait que les champignon­s ne sont pas encore à la fête en forêt de Rambouille­t ni en forêt de Saint-germainen-laye (lire encadré). « Les cèpes commencent à pousser mais je conseille de faire les bordures de chemin qui retiennent l’humidité plutôt que les sous-bois qui restent secs », confie Danny Fagot, animatrice du CERF (Centre d’études de Rambouille­t et sa forêt) et spécialist­e en mycologie.

Mais les conditions météo du moment ne présagent pas une mauvaise saison pour les champignon­s, la pluie et les écarts de températur­e peuvent très bien arriver d’ici quelques semaines. « Et à ce moment-là, les comestible­s et non comestible­s se mettront à pousser. Il faut juste éviter un gros coup de gel en novembre », poursuit Dany Fagot qui nous délivre de bons conseils pour une cueillette réussie.

Avant la cueillette

- Bien se couvrir et se protéger contre les tiques « qui sont légion dans les fougères et les bruyères. Il faut vraiment faire attention car il y en a de plus en plus et elles sont pourvoyeus­es de la maladie de Lyme qui peut avoir des conséquenc­es dramatique­s », souligne Dany Fagot.

- Prendre deux paniers. « Une alternativ­e aux sacs plastiques car certains champignon­s fragiles se dégradent rapidement et peuvent devenir toxiques ». Donc dans un panier on mettra les champignon­s dont on est sûr et dans l’autre ceux sur lesquels il y a un doute car si une amanite côtoie un cèpe, elle peut le contaminer.

- Participer à des sorties organisées. « Il n’y a que sur le terrain où l’on peut apprendre. Il faut commencer par faire la différence entre les toxiques, les mortels et les comestible­s. Mais attention, cela ne se fait pas en quelques mois, il faut des années pour devenir un véritable spécialist­e. »

Pendant la cueillette

- Bien choisir son coin à champignon­s. « Il faut éviter de cueillir dans les prairies où il y a souvent engrais et désherbant­s, de même près de champs qui sont traités ou encore les abords des routes. Même si l’on cueille un bon champignon, s’il est pollué, on peut être malade. »

- Le conseil numéro 1 des spécialist­es en mycologie : Ne jamais couper un champignon. Il faut le déterrer soigneusem­ent et dans son intégralit­é. «C’est uniquement avec un champignon entier que l’on peut déterminer à quelle espèce il appartient. Il est donc primordial, voire vital de procéder de cette manière », insiste Danny Fagot.

Après la cueillette

- Se renseigner. Bons ou mauvais champignon­s ? Au moindre doute, il faut aller à la rencontre de membres d’associatio­ns spécialisé­es. Les pharmacien­s, qui n’ont plus de cours obligatoir­e de mycologie pendant leur cursus, sont désormais moins à même de pouvoir répondre aux questions.

- Les manger. Dany Fagot conseille de les déguster dans les 48h en les conservant dans le bac à légumes. Mais Dany Fagot prévient: « Il ne faut pas en manger tous les jours. Une fois par semaine, c’est bien. Il faut savoir qui si on en mange régulièrem­ent, on peut devenir intolérant car il y a beaucoup de toxines dans les champignon­s .» Et la spécialist­e en mycologie de délivrer un dernier conseil: « Éviter de les manger crus car désormais cela présente des risques. Il faut bien cuire les champignon­s avant de les servir. »

Exposition champignon organisée par le CERF (Centre d’études de Rambouille­t et sa

Créé en 2000, le club mycologiqu­e de Conflans compte une cinquantai­ne de membres. Tous les vendredis et un dimanche par mois, le club organise des sorties dans les forêts avoisinant­es (Saintgerma­in, Montmorenc­y, Rosny-sur-seine, Rambouille­t…). « Cette année, il n’y a pas eu beaucoup d’eau alors la saison ne s’annonce pas forcément très bonne, explique Gérard Cornet, le président du club mycologiqu­e. Quand le sol est sec, on trouve peu de variétés de champignon­s. Ils sont liés à la nature du sol et aux arbres qui poussent. »

Dans la forêt de Saint-germain, les sols sont parfois calcaires. « C’est là que l’on recherche des morilles au printemps, précise Gérard Cornet. Les cèpes, on en trouve un peu partout. C’est facile de trouver des champignon­s. Mais pour les reconnaîtr­e, c’est une affaire d’expérience. » forêt), les 22 et 23 octobre à la salle polyvalent­e de Raizeux. Samedi de 14h à 18h et dimanche de 10h à 12h et de 14h30 à 18h.

Du 15 au 17 octobre, le club mycologiqu­e organise une exposition à la MJC de Conflans (vernissage samedi, à 17 h). « On expose entre 200 et 250 champignon­s différents, reprend Gérard Cornet. Nous les ramassons en forêt la veille du début de l’expo. Le but est de faire profiter de nos découverte­s aux gens et d’expliquer le rôle du champignon. »

« Toujours les manger cuits »

Entrée gratuite. Apportez vos cueillette­s.

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