Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’animateur harcelait ses collègues avec ses rêves
Un animateur de l’omef (Oeuvre maternelle-élémentaire adolescents-famille) de Sartrouville a comparu devant le tribunal correctionnel de Versailles, ce mardi 4 octobre. L’homme de 23 ans était accusé de s’être exhibé devant des collègues mais surtout de les avoir harcelées durant plusieurs mois. Il utilisait une méthode plutôt inhabituelle en racontant des rêves pornographiques.
Des scènes de films X
La première plainte est arrivée en novembre 2015. Une femme de 35 ans signale à sa direction les agissements de son collaborateur. Elle raconte une surprenante histoire. Juste avant les vacances de la Toussaint, il est venu vers elle. Il lui a raconté avoir rêvé d’elle dans des scènes dignes de films X. Elle lui rétorque qu’elle est mariée et qu’il ferait mieux de fantasmer sur quelqu’un d’autre.
La repartie est loin d’agir comme une douche froide. Il recommencera plusieurs fois. Il ira même jusqu’à montrer que son sexe est en érection sous son pantalon de sport. La trentenaire n’en peut plus. Elle dénonce la situation à sa direction. L’animateur est mis à pied.
Cette décision libérera la parole.
« J’aurai dû me couper la langue »
Sept autres femmes s’épanchent ouvertement. Les une subissent les récits des rêves pornographiques quant une femme de ménage se retrouvera directement confrontée à la vision de son sexe. Le tout est accompagné de proposition de passage à l’acte. La situation est d’autant plus alarmante que l’animateur exerce dans deux écoles de Sartrouville. Il est licencié.
Face aux juges, l’ancien animateur a adopté le profil bas. « J’étais à côté de mes chaussures. Je n’avais pas l’intention de leur faire du mal. C’était de la drague déplacée. » « De la drague ?, s’étonne la présidente. Normalement, on offre plutôt des fleurs. » « Je racontais sans arrière-pensée. Je n’avais pas l’intention de coucher avec elles. Je voulais juste sortir, aller boire un verre, soutient l’homme. J’aurai dû me couper la langue. J’ai dit n’importe quoi. Mon psy m’a aidé à le comprendre ». Les victimes n’ont apparemment pas eu la même perception de la situation. Une est encore en arrêt de travail, suite à l’affaire.
Face à la situation, le procureur de la République a demandé huit mois de prison avec sursis, rappelant le choc subi par les huit femmes. La décision a été mise en délibéré au 25 octobre prochain.