Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le fumeur de cannabis cueilli à domicile

- R.V. Florie Cedolin

Jeudi 3 novembre, un consommate­ur de cannabis, âgé de 29 ans, a été condamné à six mois de prison. Dans son appartemen­t, Yazid, un habitant de Trappes, se croyait à l’abri des forces de l’ordre pour s’adonner à son addiction. Manque de chance pour lui, le mardi 2 novembre, le bailleur social de sa résidence demande l’interventi­on de la police pour fouiller les parties communes, à la recherche des caches de drogue.

Un chien renifleur est réquisitio­nné. Il s’agite devant la porte du prévenu, un jeune père de famille qui vient de créer sa société. Les fonctionna­ires perquisiti­onnent son domicile et mettent la main sur une trentaine de grammes de haschich. Placé en garde à vue, cet homme, déjà condamné par le passé pour trafic de cannabis, explique que les produits stupéfiant­s saisis chez lui proviennen­t d’un morceau de cinquante grammes, acheté 150 euros à la Plaine-saint-denis (93), pour sa « consommati­on personnell­e ». Les enquêteurs n’ont pas pu démontrer qu’il dealait, bien que la quantité trouvée paraisse importante pour être juste destinée à satisfaire ses propres besoins.

« C’est la police, plusieurs fois pendant des contrôles, qui m’avait dit de fumer chez moi », argumentai­t le jeune homme devant le tribunal. « Chez soi ou dehors, il est interdit de consommer des produits stupéfiant­s », réplique le président, Thierry Bellancour­t.

Sur l’origine de la drogue trouvée à son domicile, le juge comme le parquet émettent des doutes sur la véracité des dires du prévenu. « Le trafic de stupéfiant­s endémique sévit très profondéme­nt à Trappes », soulignait le magistrat. « Il veut nous fait croire qu’il prend le risque de traverser la région avec 50 grammes de cannabis sur lui, alors qu’il sort de prison… Bref, il achète en bas de chez lui », affirmait le procureur.

La récidive l’envoie en détention

Des « plaisanter­ies »

Le tribunal est allé au-delà des réquisitio­ns du parquet en décernant un mandat de dépôt, synonyme de placement en détention à l’issue de l’audience, pour sanctionne­r « la récidive ».

C’est donc devant une nouvelle cour, d’appel cette fois-ci, que les faits ont été examinés, le tribunal rejetant en début de séance la demande de renvoi de l’avocat du prévenu. Pendant plus de trois heures, le tribunal est revenu sur les témoignage­s des quatre jeunes femmes employées de la Ville et accusant l’ancien directeur de la communicat­ion de harcèlemen­t sexuel, sur une période allant de 2012 à avril 2014. « Je vois la forme de tes tétons », « si tu n’es pas sage je te donne une fessée », « je te propose que l’on couche ensemble, on pourra mieux bosser après », « viens chéri, on le fait maintenant » Autant de phrases qu’aurait prononcées Rémi Le Gall à l’encontre de ses collaborat­rices.

Devant la cour d’appel, il a adopté la même attitude qu’en première instance, reconnaiss­ant des « plaisanter­ies » à connotatio­n sexuelle sans intention de blesser. « J’admets que cela était inadapté. J’ai laissé une ambiance potache s’installer. » Tout au long de l’audience, le prévenu a ainsi tenté d’insister sur « ses décisions profession­nelles » qui auraient poussé les quatre jeunes femmes à porter plainte contre lui. « Ce qui vous est reproché, ce n’est pas un litige de droit du travail, a souligné la cour. C’est vous qui faites le lien entre leur carrière et vous. » « Mais les actes, les faits précis qui vous sont reprochés, sont-ils vrais ? », insiste encore la cour.

Jusqu’à la fin, Rémy Le Gall niera toutes les phrases déplacées, les tentatives de baiser, le chemisier aux boutons pression arrachés, allant même jusqu’à verser quelques larmes face aux attaques de l’avocate des parties civiles. L’avocat de Rémy Le Gall a plaidé la relaxe tandis que l’avocat général a demandé la confirmati­on de la condamnati­on prononcée en première instance, estimant qu’il fallait une période de prison ferme. Le délibéré sera rendu le 14 décembre.

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