Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
La folle histoire de Max et Léon
Il serait facile de se méprendre à leur sujet. Mais le passage du Palmashow sur grand écran n’a rien d’opportuniste. Nous ne sommes pas ici face à des comiques qui veulent capitaliser sur leur succès dans les salles obscures, mais une progression logique tant certains de leurs sketches avaient déjà bon nombre de qualités cinématographiques, en matière de mise en scène, de photographique, de montage et même de parodie. Et ce n’est d’ailleurs pas avec l’un de leurs nombreux personnages qu’ils font le grand saut, mais une comédie d’aventures historiques qui voit deux amis d’enfance, les Max et Léon du titre, participer à la Seconde Guerre Mondiale. Ou plutôt s’engager jusqu’à ce qu’une série de péripéties rocambolesques ne transforme ces feignants en héros, à l’issue d’une véritable odyssée comique. Hommage sincère aux films avec lesquels le duo et leur réalisateur Jonathan Barré ont grandi, « La Folle histoire de Max et Léon » évoque aussi bien « La Grande vadrouille » et « Papy fait de la Résistance » que « Le Mur de l’atlantique », et reprend même leur rythme et leur approche de l’humour, ce qui pourra en dérouter certains, car le long métrage est un peu plus lent ce que l’on voit aujourd’hui. Mais pas moins drôle. Car entre répliques, détournements et gags, nous assistons à une vraie montée en puissance qui culmine dans un dernier tiers tordant, où toutes les composantes de l’univers du Palmashow cohabitent sans heurts, pour notre plus grand plaisir. Après internet et le petit écran, Grégoire Ludig et David Marsais réussissent leur entrée sur le grand non sans prendre des risques, là où d’autres comédies récentes ont joué la carte de la facilité. Esthétiquement très travaillé, et ne prenant jamais les spectateurs pour des idiots, leur bébé regorge de détails qui incitent à un second visionnage et mériterait de rencontrer le succès, ne serait-ce que pour rappeler qu’il existe des alternatives franchement emballantes à la comédie française actuelle, au même titre qu’un « OSS 117 » ou le récent « La Loi de la jungle ». Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire, surtout qu’il n’est pas nécessaire d’aimer le Palmashow pour apprécier leur film.