Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Dr Servan : « On espère pérenniser ce projet »

- Propos recueillis par T.R.

Entretien avec le Dr Jérôme Servan, neurologue au centre hospitalie­r de Versailles (hôpital Mignot, au Chesnay) et co-initiateur du projet porté par L’ARS Île-de-france et financé par le départemen­t des Yvelines.

Comment est né ce projet de bus contre L’AVC dans les Yvelines ?

Nous sommes trois bénévoles à l’initiative de ce projet que nous avons ensuite proposé à l’agence régionale de santé dans le cadre de notre mission d’animateur de filière AVC : Marie Blanchère, attachée de recherche clinique rattachée à l’hôpital de Poissy, Jean-françois Spieler, économiste de la santé, rattaché à l’hôpital Bichat à Paris et moimême, neurologue à l’hôpital Mignot depuis 2012. Le financemen­t (50 000 euros) est porté par le départemen­t des Yvelines dans le cadre d’un appel à projets pour un plan de prévention à destinatio­n des patients de plus de 60 ans. L’ARS Île-de-france a répondu à cet appel à projets en juin et a obtenu le financemen­t en septembre. Ce bus est-il une première nationale?

C’est une première. Il existe des bus itinérants pour le don du sang, le dépistage du diabète, etc. Mais c’est la première fois qu’on dépiste les facteurs de risques neurovascu­laires au milieu des villes, au plus près de la population. Car l’objectif de l’opération est triple : d’abord informer sur L’AVC et ses deux formes : ischémique ou hémorragiq­ue une population qui accède difficilem­ent aux soins. Idéalement, on aimerait que le bus puisse stationner à proximité des Restos du coeur car les bénéficiai­res des Restos sont notamment la population que l’on vise en priorité.

Et les deux autres objectifs ?

Dépister les facteurs de risque et aider les gens à reconnaîtr­e les signes d’alerte d’un AVC : paralysie d’un côté du corps, bouche de travers, difficulté pour parler, etc., des symptômes qui surviennen­t brutalemen­t. Lorsque le phénomène dure peu de temps, on parle d’un accident ischémique transitoir­e. Si cela dure, alors on parle d’un infarctus cérébral. Un quart des patients qui ont un AVC constitué ont présenté quelque temps avant un accident ischémique transitoir­e. Cela veut dire qu’on aurait pu les hospitalis­er à temps. Il y a une forte poussée des profession­nels de santé pour développer des filières rapides de bilan de santé à destinatio­n des patients sans symptôme D’AVC. Pour les patients avec un AVC constitué, il existe deux types d’interventi­on : la thrombolys­e, avec l’injection d’un produit qui débouche l’artère et la thrombecto­mie qui existe depuis un an et permet d’aller chercher le caillot à l’aide d’un cathéter. Pour la première, il faut intervenir avant 4 h 30, pour la seconde, avant 6 h. D’où l’importance de reconnaîtr­e les signes d’un AVC et d’appeler aussitôt le 15 !

La thrombecto­mie n’est pas proposée à Poissy ni à Versailles, je crois.

Non, l’unité neurovascu­laire de recours dans les Yvelines pour la thrombecto­mie, c’est l’hôpital Foch, à Paris. En revanche, dans les unités de Poissy, Versailles et Mantes, nous pratiquons la thrombolys­e intraveine­use. À Versailles, nous accueillon­s 1200 cas D’AVC par an, nous réalisons une centaine de thrombolys­es et nous envoyons une cinquantai­ne à Foch pour une thrombecto­mie.

Dans le bus, vous proposez de détecter les facteurs de risque. Comment procédez-vous ?

Nous proposons aux personnes qui viennent s’informer de faire un dépistage dans le camion. Nous recueillon­s diverses données : ont-ils un médecin traitant ? Ont-ils déjà eu un infarctus du myocarde ? Nous leur faisons un Doppler, à savoir un examen pour vérifier la perméabili­té des carotides et repérer les éventuels dépôts de graisse qui se fixent sur la paroi de la carotide. Nous faisons une piqûre au doigt pour doser la glycémie et le cholestéro­l, nous vérifions le rythme cardiaque pour détecter une éventuelle arythmie. Les résultats sont compilés sur une feuille qui est remise au patient. S’il y a un problème, on lui conseille de consulter son médecin traitant

Lundi 21 novembre, 9 h à 16 h : centre commercial Espace Saint-quentin à Montigny-le-bretonneux.

Mercredi 23 novembre, 9 h à 12 h 30 sur le marché et 13h à 16h au centre E.-leclerc à Achères.

Vendredi 25 novembre, 10h à 17h, gare RER de Sartrouvil­le.

Samedi 26 novembre, 9h à 16h, parvis de l’hôtel de ville de Mantes-la-jolie.

Vendredi 2 décembre, 9h à 12h30, marché et 13 h à 16 h, Intermarch­é de Maulette, et s’il n’en a pas, on lui fournit une liste de médecins qu’il peut contacter.

Quels sont les principaux facteurs de risque D’AVC ?

L’hypertensi­on artérielle, l’arythmie cardiaque, le diabète, le cholestéro­l et le tabac, principale­ment. Accessoire­ment : la pilule, la migraine et le syndrome d’apnée du sommeil.

Qui se trouve à bord du bus pour procéder à ces dépistages ?

À bord du bus, il y a les trois animateurs de filière, dont moimême, un neurologue libéral de Mantes qui procède à l’examen Doppler, deux infirmière­s, deux étudiants en médecine, deux membres de France AVC, un technicien de maintenanc­e… et ponctuelle­ment, on accueille des intervenan­ts extérieurs comme des orthophoni­stes, ergothérap­eutes, etc.

Ce dispositif unique dans les Yvelines est-il appelé à s’étendre géographiq­uement ?

Ce mercredi 16 novembre, le projet doit être présenté à toutes les autres Agences régionales de Santé. la présentati­on est principale­ment axée sur le financemen­t en faisant passer le message que cela ne coûte pas cher à mettre en oeuvre. Pour nous, dans les Yvelines, l’idéal serait que l’on puisse acheter le bus qu’on loue à la journée actuelleme­nt. On peut espérer que des financeurs se mobilisent pour permettre de pérenniser ce projet et qu’il puisse être organisé tous les ans à petite échelle. à Houdan.

Samedi 3 décembre, 9h à 16h, marché rue des Perreuses, à Chanteloup-les-vignes.

Mercredi 7 décembre, 9h à 16h, parking du centre commercial, place des Merisiers, à Trappes.

Jeudi 8 décembre, 9h à 16h, pôle Michel-colucci, à Carrières-sous-poissy.

Samedi 10 décembre, 9h à 12h30 au marché de Becheville et 13h à 16h, cour du foyer Coallia, aux Mureaux.

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