Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Emmanuel Lamy en prend pour son grade

- Ph. R.

Pour le PS, le jugement « accable » Emmanuel Lamy

Les élus du groupe d’opposition PS « Saint-germain autrement » relèvent que la décision du tribunal est défavorabl­e au Sidru mais ils notent aussi que le « jugement va plus loin aussi dans son analyse » « Il accable l’adjoint aux finances Jean Fraleux et plus encore le président de l’époque Emmanuel Lamy, dont les titres sont énumérés et qui disposait de toutes les compétence­s pour comprendre et analyser les conséquenc­es possibles », indiquent Pascal Lévêque, Angéline Silly et Pierre Camasses. Les dialogues avec la banque montrent des anticipati­ons cohérentes avec la prise de position spéculativ­e du swap, M. Lamy disant au banquier « c’est-à-dire un franc suisse qui devrait plutôt se déprécier par rapport à l’euro ». Les plaidoirie­s et le jugement montrent enfin que les protagonis­tes étaient conscients qu’un problème grave menaçait les finances du Sidru. « Alors que nous alertions dans cette même tribune, le 6 juillet 2007, sur les risques inconsidér­és des swaps, le maire de Saint-germain ajoutait en fin de notre article : « Vous avez droit à une informatio­n exacte, c’est pourquoi nous précisons : […] Ces opérations, bien sécurisées, ont rapporté à ce jour plus de 3 millions d’euros. ». Ils ajoutent : « Nous savons maintenant que le président du Sidru connaissai­t la perte latente des swaps, dès cette époque bien supérieure aux 3 M€ de bonificati­ons. Le déni allait s’ajouter à la fuite en avant spéculativ­e. »

Pour Emmanuel Fruchard « il savait qu’il prenait des risques »

Ancien élu PS au sein du conseil municipal de Saintgerma­in-en-laye, Emmanuel Fruchard a, dès le départ, suivi de très près le dossier. Pour lui, ce jugement représente un « tournant ». « Dans le sens où il confirme les torts du Sidru mais va plus loin que le TGI car il annule les dommages et intérêts qui avaient été accordés.» Comme ses anciens collègues, il note que le jugement est beaucoup plus sévère pour les « deux décideurs du Sidru que sont Emmanuel Lamy et Jean Fraleux. » « Le jugement montre qu’ils avaient compris le sens du contrat et montre le caractère averti du président en soulignant ses titres, ses diplômes… Pendant des années, j’ai dénoncé ces contrats et pendant des années Emmanuel Lamy a dit que c’était sécurisé, qu’on affabulait. Ce que ce jugement montre c’est que non seulement il était à même de comprendre ce contrat, mais aussi qu’il suivait son intuition. On s’aperçoit qu’il savait qu’il prenait des risques. »

Emmanuel Fruchard qui fait effectivem­ent partie de ceux qui n’ont eu de cesse d’alerter les responsabl­es du Sidru et le maire de Saint-germain-en-laye sur les risques encourus, dénonce l’entêtement de ce dernier. « Avec Jean Laurent qui était élu à ce moment - je ne l’étais pas encore - on lui avait proposé en octobre 2007, comme aux 15 maires, de venir lui expliquer notre point de vue et pourquoi nous étions inquiets. Aucun des maires n’a répondu. Notre estimation à l’époque de la perte, à l’été 2007, était de 6/7 millions parce que les cours de change n’avaient pas encore bougés. Il faut les comparer aux 20 millions de maintenant. Avec cet entêtement, ce déni, la perte a été encore multipliée par trois. »

Contacté Emmanuel Lamy, n’a pas souhaité s’exprimer.

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