Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le pâtissier harcelait son ex

- F. D.

Il n’y aurait pas un fusil à pompe dans l’histoire… Il n’y aurait pas des dizaines de messages de harcèlemen­t… On pourrait rire de ce qui a conduit Eric T., 52 ans, devant le tribunal correction­nel de Versailles.

C’est lui ou le chien

Tout débute le 1er septembre. Ou plutôt tout s’arrête là pour Eric. Sa compagne vient d’acheter un chien. Il est allergique aux poils. Il pose un ultimatum. Ce sera lui ou le chien. Elle opte pour cette dernière option. Eric se retrouve tout seul.

Pour ce pâtissier d’argenteuil, le coup est rude. Trois années de relations sentimenta­les sont balayées d’un seul coup. Il est toujours amoureux de Valérie*.

Pour la reconquéri­r, Eric décide de passer à l’action. Il commencera par déposer des fleurs sur le pare-brise de la voiture de Valérie. Puis il tentera de discuter chez elle, à Conflans-sainte-honorine. Cela tournera court. Une voisine puis un oncle s’en mêlent. Le tout s’achève dans les menaces et les violences.

Phase 3. Eric, se sentant menacé par des amis de Valérie, se rend à son travail. Il lui montre qu’il possède un fusil à pompe. En cas de problème, il n’hésitera pas à en faire usage. Cet événement et les nombreux SMS qu’il envoie poussent Valérie à porter plainte. D’autant plus qu’elle n’arrive pas à se débarrasse­r des textos d’eric. Elle a bloqué son numéro. Mais il utilise cinq ou six lignes différente­s pour l’atteindre. Cerise sur le gâteau, l’homme surveille son domicile avec des jumelles. Il attend que Valérie sorte promener son fameux chien, toute seule, « pour parler entre adultes ».

« Les sentiments, c’est difficile à gérer »

Face aux juges, Eric a affirmé qu’il ne voulait « pas de mal à Valérie. L’espoir est toujours possible… » « De cette manière, cela peutêtre angoissant », tranche la magistrate. « Je sais, mais les sentiments, c’est difficile à gérer. Après 48 heures en garde à vue et un passage en prison, je le comprends bien. Maintenant, l’arme, je ne l’ai ni sortie, ni touchée devant elle », assure Eric.

Questionné sur ses autres intentions, l’homme se défend. « Vous aviez menacé d’envoyer des photos d’elle dénudée à sa propre mère », lance la juge. « Nous étions un couple libertin, inscrit sur un site depuis plus d’un an. Des photos de nous, il y en avait déjà plein dessus. En fait, j’ai été pris de la peur de la perdre. Jamais de ma vie je pensais en arriver là. » « Il fallait alors vous contenter de lui envoyer des fleurs. Sans réponse, il fallait s’arrêter », conseille la magistrate.

Il a été condamné à six mois de prison ferme et laissé libre. Il n’a plus le droit de paraître dans les Yvelines, ni de contacter la victime. * Le prénom a été modifié.

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