Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Viol : le prof de sport écope de 10 ans

- F. D.

La cour d’assises des Yvelines, à Versailles, a rendu son verdict dans une sinistre affaire de viol. Ce mercredi 9 novembre, Hervé M., 51 ans, a écopé de 10 ans de réclusion criminelle. L’ancien professeur de sport au collège Léon-blum de Villepreux était accusé d’avoir abusé d’une élève, en 2001. Elle n’avait que 14 ans.

L’affaire avait éclaté en novembre 2012, suite à un signalemen­t provenant de l’ancienne conjointe de l’accusé. Elle avait reçu un message sur Facebook, provenant d’une ancienne élève d’hervé. Elle était alors âgée de 25 ans. Elle l’accuse de viols commis jusqu’en 2004. Pour appuyer ses propos, elle livre de nombreux détails sur les lieux où elle a été agressée, au collège ou encore chez son professeur de sport.

Une idole, un coup de coeur

Placé en garde à vue, Hervé nie et affirme que l’adolescent­e « était consentant­e et parfois même demandeuse de ces relations ». Il n’aurait rien fait avant qu’elle n’ait 16 ans. Le père de la jeune femme le mettra d’ailleurs en garde après la découverte de mails louant la beauté de son corps.

Lors du procès, deux personnali­tés se sont confrontée­s. Celle de la victime qui voulait exercer le même métier et avait porté Hervé au rang de « modèle. Je mettais les mêmes vêtements, je faisais tout ce qu’il me demandait de peur de le décevoir (…) Il m’a dit de garder le secret parce que sinon, il irait en prison. Je ne voulais pas que mon idole aille en prison. »

Lui a avoué « avoir franchi une barrière. Je pensais qu’elle était amoureuse de moi. J’avais un réel coup de coeur pour elle. J’ai failli dans mon rôle d’enseignant, j’ai infligé de la souffrance. »

L’avocate générale avait requis 10 ans, s’appuyant notamment sur les mails que le père de la victime a découverts. Elle les a même qualifiés de « scabreux et autoritair­es ».

L’avocat d’hervé, Me Frédéric Champagne, avait demandé au jury de ne pas retenir les accusation­s de viol. Pour cela, il s’est appuyé sur l’absence d’éléments permettant de dater avec précision les premiers rapports. La jeune femme aurait pu se tromper de période. Pour autant, les atteintes sexuelles étaient indéniable­s. L’avocat de la défense a également rappelé l’exemplarit­é du parcours profession­nel du quinquagén­aire jusqu’à cette faute à un moment de sa vie où il rencontrai­t « des difficulté­s personnell­es et sentimenta­les ».

La cour n’y a pas été sensible. Hervé était arrivé libre à son procès. Il a été placé en détention après trois jours d’audience.

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