Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Peer Gynt, des marionnett­es et une jeune diva à Sartrouvil­le

- Recueillis par T.R.

Entretien avec Sylvain Maurice, directeur du théâtre de Sartrouvil­le et metteur en scène. Il nous présente les trois prochains spectacles programmés, dont une adaptation d’ibsen qu’il a mis en scène.

Peer Gynt, c’est l’histoire d’un garçon qui vieillit en fuyant la réalité et les responsabi­lités et, à la fin de sa vie, il connaît la rédemption grâce à l’amour immuable que Solveig lui porte. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce conte ?

Le fait que cela parle aux enfants, avec des thèmes usuels de l’enfance comme le fait de se raconter des histoires ou de jouer plusieurs personnage­s. J’avais déjà mis en scène cette pièce en 2002. J’en propose une nouvelle version, d’où l’intitulé en forme de clin d’oeil : Les Nouvelles aventures de Peer Gynt.

Parlez-nous de la mise en scène autour des quatre comédiens et des deux musiciens.

Victor Fradet joue Peer Gynt, les autres comédiens jouent tous les autres rôles. Les femmes sont très importante­s dans la vie de Peer Gynt, notamment la mère qui est hors du commun. On distingue deux types de femmes dans la pièce : Solveigh qui est idéalisée comme une image et à peine touchée et la fille du roi des Trolls avec qui la relation est très charnelle. Peer Gynt est un personnage qui ne fait jamais de choix, il essaye de tout ménager mais ça ne marche pas. Comme dit l’expression, il veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière, il veut tout avoir.

Présentez-nous les comédiens de la pièce.

Victor Fradet est issu de l’école supérieure d’art dramatique de la ville de Paris. C’est son premier grand rôle. Nadine Berland, je travaille avec elle depuis 1992. Elle était dans la première version de Peer Gynt en 2002. Elle jouait Solveigh. Avec le temps, elle joue aujourd’hui la mère de Peer Gynt. Alice Chéné, de Nantes et Cyril Bourgeois, de Marseille, viennent tous deux du monde de la marionnett­e. Quant aux deux musiciens, Laurent Grais et Dayan Korolic, ils étaient déjà dans la première version.

Retrouve-t-on la musique de Grieg dans le spectacle ?

Non, c’est une musique originale composée avec les deux musiciens. Elle a un côté pop. Par ailleurs, les comédiens chantent trois chansons dans la pièce.

Quelles réactions du public avez-vous constaté à l’issue des représenta­tions de la pièce ?

On l’a présentée trente ou quarante fois déjà. les gens sont contents en général. La pièce est assez copieuse. Suivant l’âge des gens, les réactions sont différente­s. Les adultes peuvent y trouver leur compte. La pièce a un côté intergénér­ationnel.

Est-ce parce que vous êtes fan du roman de Robert Walser qui traite de thèmes actuels comme le libre arbitre, l’autoritari­sme, la privation de liberté, que vous programmez L’institut Benjamenta ?

J’ai beaucoup aimé le roman. Mais, c’est surtout le fait que Bérangère Vantusso, la metteuse en scène est depuis quatre ans, une artiste associée du théâtre de Sartrouvil­le. Elle présente une création du festival d’avignon et nous sommes coproducte­urs.

Le spectacle se veut impression­nant grâce notamment aux marionnett­es à taille humaine, je crois.

Oui, ce sont des marionnett­es dites hyperréali­stes. Elles s’inspirent des comédiens et de leur visage. Dans la pièce, elles représente­nt les serviteurs. Elles sont manipulées dans le dos, par les comédiens qui jouent en même temps. C’est à la fois un spectacle théâtral et très visuel. Le spectacle interroge aussi le rapport maître-serviteur dans la relation entre la marionnett­e et le comédien. Vous présentez un concert avec Agathe Iracema et son trio de musiciens jazz. Comment avez-vous découvert cette artiste ?

Un de mes collaborat­eurs m’en a parlé. Je l’ai écoutée sur Internet puis en concert. C’est un grand coup de foudre ! Elle a une présence scénique incroyable. Sa musique est lumineuse et de grande qualité dans le style jazz bossa-nova très pêchu. Sa musique swingue, elle donne envie de claquer des doigts.

Newspapers in French

Newspapers from France