Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

« L’etat veut la disparitio­n des chambres de commerce »

- François PELOILLE

Fraîchemen­t réélu président de la chambre de commerce des Yvelines, Gérard Bachelier dresse les grandes lignes de son deuxième mandat, et s’inquiète du financemen­t des CCI drastiquem­ent restreint par l’etat.

Votre liste a gagné les élections consulaire­s et les membres de la nouvelle assemblée vous ont élu, pour un second mandat, à la présidence de la CCI des Yvelines. Votre première impression ?

Gérard Bachelier : « D’abord, une grande satisfacti­on, évidemment. Cette élection montre que les actions menées lors de mon premier mandat ont été reconnues et approuvées. Ensuite, une relative déception au regard du taux de participat­ion à ce scrutin : 6,77 % dans les Yvelines. C’est mieux que la moyenne francilien­ne qui se situe à 4 %, mais cela montre que les chefs d’entreprise n’ont pas compris l’intérêt d’être représenté­s. Nous devons donc continuer à nous mobiliser pour qu’ils comprennen­t mieux ce que nous faisons.

Justement, quelles vont être les grandes lignes de votre second mandat ?

Nous allons continuer ce que nous avons entrepris depuis 2013 : un travail de terrain, au plus près des chefs d’entreprise et des territoire­s. L’ancrage et le maillage des entreprise­s sont en effet des éléments essentiels de la dynamique économique de notre départemen­t et seront, au cours des cinq ans qui viennent, au centre de nos actions. Par ailleurs, nous continuero­ns à porter de grands projets comme le hub automobile, le développem­ent du tourisme en Vallée de Seine, le défi de Paris-saclay, l’innovation avec notre dispositif Open’ynnov, le développem­ent de l’aéroport de Toussus-le-noble… »

Les projets, nouveaux ou déjà engagés sont là, mais où en sont les moyens pour les mettre en oeuvre ?

C’est une question cruciale qui, depuis 2013 s’est transformé­e en une véritable inquiétude. Depuis plusieurs années, la taxe pour frais de chambre (TFC), payée directemen­t par les entreprise­s et qui sert à financer les missions au profit des entreprise­s, est en baisse significat­ive. Pour la seule CCI Paris Ile-defrance, la TFC brute notifiée sur la période 2013-2016, est en diminution de 138 M€ (soit -40 %).

La chambre a, par ailleurs, été affectée par deux prélèvemen­ts exceptionn­els successifs : le premier en 2014 (53,3 M€, prélèvemen­t opéré sur le produit de TA-CVAE plafonné), le second en 2015 (98,8 M€, sur le fonds de roulement des trois chambres d’ile-de-france).

Au total, cela représente une perte de 290 M€ en trois ans. Aujourd’hui, nous apprenons que le projet de loi de finances 2017 contient une dispositio­n qui, si elle est adoptée, aura des conséquenc­es absolument dramatique­s sur la pérennité des services que les CCI rendent aux entreprise­s, aux jeunes et aux territoire­s où elles sont implantées.

Pour la quatrième année consécutiv­e, le gouverneme­nt propose une nouvelle réduction de la fiscalité qui nous est affectée. Cette nouvelle baisse aurait des effets dévastateu­rs. J’ai le sentiment qu’en agissant de la sorte, l’etat veut la disparitio­n des CCI.

Comment comptez-vous lutter contre ce projet ?

En mobilisant tous les élus et toutes les forces économique­s de notre territoire. Nous avons aussi déployé des banderoles sur nos bâtiments et sur nos écoles pour afficher notre inquiétude. Il est tout de même paradoxal de nous affaiblir encore alors que la relance de la croissance et de l’emploi, et la formation des jeunes très touchés par le chômage sont en tête des priorités de notre pays ! »

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