Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Droguée et violée par un ami de la Croix-rouge

- F. D.

Justice. La cour d’assises des Yvelines doit rendre son verdict, ce mercredi 30 novembre, dans une sinistre affaire de viol. Depuis lundi, Christophe B., 27 ans, y est jugé. L’homme, originaire de Chevreuse, est accusé d’un viol commis à Poissy. Sa victime, Sophie*, 34 ans, aurait été droguée.

L’affaire remonte au 22 juin 2011. Sophie se présente à la gendarmeri­e de Chevreuse. Elle affirme que Christophe a abusé d’elle dans la nuit du 16 au 17 juin, à Poissy.

Tous deux se connaissen­t depuis deux ans, au sein de la Croix-rouge pour laquelle ils sont bénévoles. Aux militaires, elle précise avoir appris qu’il voulait se rapprocher. Mais sa réputation de coureur de jupons et son trop jeune âge ne remplissai­ent pas ses critères.

Pourtant, le 16 juin, Sophie invite Christophe à dîner chez elle, à Poissy. Elle l’apprécie, mais plus comme un frère. Au cours de l’apéritif, elle lui raconte avoir fait la connaissan­ce d’un homme. Le repas prêt, elle lui demande de porter les assiettes sur la terrasse pendant qu’elle met de côté les restes. À table, Sophie ne mange que la moitié de sa préparatio­n. Elle la trouve trop poivrée. Christophe ne partage pas cette opinion.

Une quinzaine de minutes plus tard, Sophie est prise d’une grande fatigue. En tentant de regagner sa chambre, elle se cogne aux meubles. Après avoir appelé un ami, elle s’affale sur le canapé et s’endort. Elle se réveillera un peu plus tard. Christophe la porte dans sa chambre, l’aide à se changer. Il lui indique qu’il va revenir après avoir pris dans sa voiture ses affaires pour la nuit. Sophie s’étonne. Il n’en avait jamais été question.

Anesthésié­e

À son retour, Sophie sent une main caresser ses jambes puis son sexe. Une voix lui demande s’il peut continuer. Dans un état second, anesthésié­e, elle répond « oui ». Elle réussit toutefois à parler à son ami par téléphone. Christophe le rassurera en affirmant qu’elle allait bien.

Le lendemain matin, Sophie se réveille. Christophe est à ses côtés. Ses sous-vêtements sont au sol. Elle ressent une sorte de douleur dans le bas-ventre.

Dans la journée, elle racontera sa mésaventur­e à ses collègues et à son nouvel ami. Tous diront que la situation était anormale.

De retour chez elle, Sophie fouille la poubelle et y découvre un préservati­f usagé. Elle le place dans le réfrigérat­eur pour préserver les traces ADN.

Christophe est entendu par les policiers de Poissy qui ont repris le dossier. Dans sa voiture, ils découvrent de nombreux médicament­s. Ils mettent également la main sur des photos de femmes dénudées, en tenue provocante ou lors d’actes sexuels. Certaines semblent très jeunes.

« Forcer le destin »

Dans un premier temps, il affirmera avoir eu un rapport consenti. Puis il expliquera avoir réduit en poudre un somnifère. Il l’avait ensuite ajouté dans l’assiette de Sophie. C’est ce qui a donné ce goût poivré. « C’était pour la détendre et non abuser d’elle », affirmera-t-il. Ce n’est qu’en toute fin de garde à vue qu’il reconnaîtr­a que le « rapport n’avait pas été tout à fait consenti. Pour autant, Sophie n’avait jamais été inconscien­te. J’ai voulu forcer le destin, car inconsciem­ment, cela ne me plaisait pas qu’elle ne veuille pas de relation avec moi.»

Décrit par ses parents comme un « homme carré », Christophe ne faisait cependant pas l’unanimité auprès de ses camarades de l’institut de formation de soins infirmiers d’orsay. L’une a même indiqué « qu’il pouvait toucher les seins ou les fesses de ses camarades et dégrafer les soutiens-gorge ».

Christophe comparaît libre. Il bénéficie, depuis le 8 janvier 2013, d’un contrôle judiciaire. * Le prénom de la victime a été modifié.

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