Harcelée jusque dans son jardin…

Rupture. Certains ont parfois des difficultés à comprendre le sens de ce mot. Mahamadou est de ceux-là. Son passage devant le tribunal l’a certainement aidé à se faire une meilleure idée de sa définition.

Cet habitant des Mureaux, âgé de 33 ans, était poursuivi pour avoir harcelé son ancienne compagne, à Houilles. Sa stratégie avait pris une telle ampleur qu’elle n’osait plus sortir de chez elle, ni même aller dans son propre jardin.

Il faut remonter au mois d’octobre 2015 pour bien analyser la situation. À l’époque, elle met fin à la relation de couple. Lui ne semble pas l’accepter. Ou plutôt, il attend des explications.

Pour en obtenir Mahamadou décide d’occuper le terrain. Il renforce ses nombreux appels téléphoniques par une présence quasi quotidienne devant le pavillon de son ex. Il se cache dans la rue, derrière les arbres, n’hésite pas à l’espionner depuis son jardin ou celui du voisin. Il la poursuit dans les transports en commun. Bref, il ne la lâche pas.

En mai 2016, tout s’arrête. Le trentenaire est condamné par la justice pour des violences. Il part en détention.

« J’en suis devenu parano »

À sa sortie, en septembre dernier, Mahamadou retrouve vite ses mauvaises habitudes. Son excompagne décide de retourner se plaindre auprès de la police. « J’en suis devenu complètement parano. Il ne se rend pas compte. Il faut être fou pour faire ça ! » Il est arrêté le 17 novembre dernier.

Face aux juges, cet ancien boulanger tente de se défendre. « C’est parce que je n’avais pas compris le pourquoi de la rupture. L’espionner ? C’est elle qui vous dit cela ». « Pas seulement, coupe le juge. De nombreux voisins ont témoigné de votre présence devant chez elle, chez elle. »

Mahamadou a réponse à tout. « C’est tout simplement parce que je viens voir des amis dans le quartier. Parfois, je vais regarder le foot dans le bar tout proche. Après je dors chez des potes. Tout cela n’est qu’un malentendu. Je ne veux pas retourner en prison. J’en ai marre d’y aller ». « Elle en a aussi marre de vous voir. Si vous aviez un grain d’intelligence, vous arrêteriez d’aller là-bas », coupe le président.

Le procureur de la République partage cet avis en enfonçant un peu plus le clou. « Vos propos sont insupportables. Votre dangerosité est évidente ! En garde à vue, vous avez même menacé de la taper et de la tuer ! Je réclame 18 mois d’incarcération ».

Au final, les juges ont prononcé une peine de 9 mois à purger dans une cellule de Bois-d’arcy. Après, il ne devra plus rentrer en contact avec son ex.