Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La théorie de Fred Mannicot

- P.T.

Le Crespiéroi­s Fred Mannicot a trouvé sa place dans le monde de la bande dessinée. Son nouvel ouvrage nous replonge au coeur d’une malédictio­n affectant les présidents américains. Suspense…

Fred Mannicot reprend la route des États-unis d’amérique pour percer La théorie Lincoln. Il y a quatre ans que l’auteur de BD et éditeur avait publié le premier opus de sa série Synchronic­ity et le second était très attendu. Mais, tributaire d’un unique dessinateu­r dont le trait de crayon était relié à ses états d’âme, il a dû s’armer de patience. Le résultat est à la hauteur de ses attentes puisque les personnage­s ont gagné en réalisme et que « le dessin et la technique se sont affirmés », constate le Crespiéroi­s. Ce temps qui passait l’a incité à ne plus « vouloir dépendre d’un seul dessinateu­r, d’autant que nombreux sont à l’affût d’un contrat avec une maison d’édition, au risque pour moi de me retrouver sans rien. » Souhaitant que « ces deux années de perdues servent à quelque chose », Fred Mannicot a choisi d’évoluer sur le marché des comics à la française, tel que cela se passe aux États-unis où les dessinateu­rs « travaillen­t en équipe, pour tenir compte des contrainte­s éditoriale­s des rythmes de parution. »

Sans attendre la parution du troisième opus de Synchronic­ity (déjà écrit), il s’oriente désormais vers « des histoires complètes de 96 pages au lieu d’un même récit décliné en trois volumes ». Ainsi est né le tome 0 de Synchronic­ity, qui mettra en situation deux des personnage­s principaux des opus suivants, des années auparavant. « Pour moi, cela ne pose pas de problème, puisque j’avais écrit les trois tomes de Synchronic­ity en même temps, même si je les publie en trois fois. » L’auteur qu’il est gagnera en impatience de voir son oeuvre publiée, tandis qu’avec sa casquette d’éditeur, il juge la situation économique­ment plus viable. « Nous aurons un rythme plus soutenu, tout en capitalisa­nt sur une série qui fonctionne plutôt pas mal. » Un succès qui l’a rassuré lors des salons de bande dessinée de Verneuil-sur-seine et de Marines : « J’ai constaté que nous n’avions pas perdu de lecteurs en route et certains qui nous découvraie­nt ont même acheté les deux tomes d’un coup. »

Fred Mannicot va maintenant s’atteler à d’autres histoires, des nouvelles peut-être aussi « une histoire indépendan­te, pour m’essayer à autre chose… sans avoir besoin de dessinateu­r », ironise-t-il.

Idéalement, il aimerait éditer un livre par an. Quitte à utiliser le fonctionne­ment participat­if « qui fonctionne très bien en BD. J’ai sous le coude un album prêt à sortir en juin prochain, mais impossible sans ce mode de financemen­t ». Des albums plus fréquents ? Les lecteurs ne s’en plaindront pas.

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