Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

L’usine Suez va s’attaquer au calcaire de votre eau

- S.R.

En 2019 les habitants de la boucle devraient pouvoir profiter d’une eau plus douce qui leur fera faire des économies. Un réacteur éradiquant le calcaire va être construit dans ce sens par Suez à l’usine de production du Pecq.

« L’eau tirée de la nappe phréatique sur le site du Pecq a la caractéris­tique d’être chargée en calcaire. » Stéphane Cordier, directeur général adjoint à Suez, expose avec clarté la situation. « Après avoir écouté les consommate­urs indiquant que cette eau dure perturbait l’utilisatio­n de leurs robinets et de leurs machines à laver, nous avons pris la décision de proposer une décarbonat­ation collective. »

Le calcaire entraîne des consommati­ons électrique­s plus importante­s, des changement­s plus fréquents de robinetter­ie, d’équipement­s de type chauffeeau, l’utilisatio­n de produits adoucissan­ts… « Tout cela génère annuelleme­nt une facture pour chaque foyer de 150 euros. Le surcoût lié à la décarbonat­ation n’est quant à lui que de 20 à 25 euros. » Suez gère une seconde usine dans les Yvelines à Aubergenvi­lle. « Ces deux sites disposent d’un système de réalimenta­tion de nappes qui fonctionne depuis les années soixante afin de faire face à l’augmentati­on de la consommati­on. Aujourd’hui, avec le regard environnem­ental, la décarbonat­ation devient une réalité pour toutes les eaux, dures et moins dures. »

Solution « catalytiqu­e »

Suez va investir une trentaine de millions d’euros pour équiper ses deux sites de production yvelinois. « Le procédé de décarbonat­ation est bien maîtrisé car dans des zones où l’eau est très dure il y avait déjà une obligation à y avoir recours », explique François Bernazeau, directeur des grands projets dans l’ouest parisien.

Suez ayant fait des recherches, des traitement­s nouveaux sont apparus. Sur le site du Pecq, les responsabl­es ont choisi une solution « catalytiqu­e ».« Nous allons faire entrer l’eau dans un réacteur à la base duquel va être injectée de la soude. L’eau déséquilib­rée va monter dans le réacteur et rencontrer un lit de billes sur lequel le carbonate de calcium, le calcaire, va se précipiter. Les billes les plus grosses seront éliminées au profit d’autres plus petites de façon à générer en permanence un support de précipitat­ion pour le carbonate de calcium. »

Agir rapidement

La constructi­on d’un réacteur a commencé à Flins-aubergenvi­lle. « Pour le site du Pecq, nous attendons le feu vert des communes concernées. Sur Flins, une quarantain­e de villes ont déjà validé le projet. Quand nous procédons à des enquêtes d’opinion, la première source de mécontente­ment des usagers concerne la présence de calcaire dans l’eau. Ils sont donc demandeurs à ce que nous agissions rapidement pour remédier à cette difficulté. »

Suez va aller à la rencontre des élus de la boucle afin de leur expliquer les enjeux de la décarbonat­ation. « Nous sommes dépendants des villes et des communauté­s d’agglomérat­ion qui ont en charge ce domaine. Le surcoût pour le consommate­ur est estimé à un peu moins de vingt centimes par mètre cube. Une famille consommant en moyenne 120 mètres cubes par an, cela revient à une vingtaine d’euros à l’année. »

Suez encourage par ailleurs les collectivi­tés à ne plus utiliser de produits phytosanit­aires qui se retrouvent ensuite dans les eaux de ruissellem­ent et dans les stations d’épuration. « En baissant les niveaux des micropollu­ants, nous éviterons à l’avenir la constructi­on de nouvelles usines », ajoute François Bernazeau.

Newspapers in French

Newspapers from France