Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Infiltrati­ons d’eau : un logement neuf et déjà un trou dans le plafond

- Renaud Vilafranca

Un logement social des Quatre-chemins datant de 2014 est déjà rongé par l’humidité. Au point qu’il y a un trou dans le plafond, depuis un an. Plusieurs habitants de ces immeubles neufs rencontren­t des problèmes d’infiltrati­ons.

« C’est beau, c’est très beau, mais on préférerai­t que ce soit confortabl­e. » Une famille de la cité HLM des Quatrechem­ins vit depuis maintenant près d’un an avec un trou béant dans le plafond d’une chambre de son appartemen­t, situé au deuxième et dernier étage. Les premiers occupants de l’immeuble en question, situé au 75, boulevard de Bezons, sont entrés dans les lieux en avril 2014.

Des fissures, de la moisissure et une fuite…

Cette situation est le résultat d’une infiltrati­on provenant de la terrasse d’un voisin. « Au début, ça s’est fissuré, ça a noirci et l’eau gouttait. Le bailleur a envoyé des ouvriers qui ont colmaté la fuite avec une bande adhésive. Mais ça n’a pas suffi. Ils sont revenus pour l’enlever, ce morceau de plafond est venu avec », explique Gaye, 20 ans, qui occupait cette chambre avec son frère âgé de 16 ans. Depuis le sinistre, ils dorment sur les canapés du salon.

Maintenant, l’eau de pluie s’infiltre et l’air s’engouffre dans la chambre en question. « Il fait froid et humide. En plus, mon frère est asthmatiqu­e. C’était dangereux pour sa santé, poursuit le jeune homme, étudiant en BTS. Pour l’intimité, ce n’est pas terrible, pour réviser, non plus ! »

Plusieurs expertises

Ce n’est pas le seul souci rencontré par cette famille de sept dans cet appartemen­t quasi neuf qu’elle loue à Batigère pour 816 euros par mois. Pendant un long moment, de l’eau gouttait dans l’escalier de leur duplex, en provenance de la salle de bain. La fuite a été depuis colmatée.

« Des experts sont déjà passés deux ou trois fois pour constater les dégâts. Le bailleur m’a promis des réparation­s, mais j’attends toujours, s’agace Niakhale Wassa, la maman, qui travaille comme agent d’entretien dans une commune voisine. On m’accorde une remise de 63 euros sur le loyer car la chambre est condamnée. J’ai demandé un relogement à Batigère. Il m’a proposé des appartemen­ts trop petits ou trop éloignés de Sartrouvil­le. »

Le service hygiène et environnem­ent de la Ville a été saisi du dossier par la famille. Après une visite d’inspection, il a écrit au bailleur social, le 31 octobre dernier, pour ordonner la remise en état du logement sous quinze jours… Un délai largement dépassé.

« Le 23 novembre, j’ai rencontré une responsabl­e locale de Batigère qui a promis que des travaux allaient être effectués rapidement. Depuis, pas de nouvelles », déplore Marie-antoinette El-fartasy, de l’amicale des locataires. Selon elle, ce problème d’infiltrati­ons concerne plusieurs logements récents du quartier (voir encadré).

De son côté Batigère indique qu’il « ne peut intervenir en mesure conservato­ire », au risque de « perdre » la garantie décennale. Le bailleur explique aussi que les résultats des deux expertises diligentée­s préconisen­t de colmater la fuite sur la terrasse. L’ouvrier spécialisé venu sur place fin septembre a contesté les résultats de ces expertises, affirmant qu’il fallait revoir l’ensemble de l’étanchéité de la terrasse. Le bailleur est maitenant dans l’attente d’une « contre-expertise » qu’il a demandée. Il assure aussi avoir proposé plusieurs solutions de relogement provisoire à cette famille, dont une à titre gratuit. « Toutes nos propositio­ns ont été déclinées par les locataires », ajoute-t-on chez Batigère.

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