Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Un pirate, une poupée et un trésor de conte musical
Dimanche 18 décembre, 15 h, à l’espace Maurice-béjart de Verneuil-sur-seine, le public familial est invité à découvrir Le Pirate et la poupée, spectacle musical et bourré d’humour imaginé par la metteuse en scène, Alicia Sebrien, 27 ans.
Alicia Sebrien, vous êtes metteuse en scène professionnelle depuis trois ans. Quel est votre parcours ?
C’est avant tout la passion de l’écriture. J’ai mis du temps à accepter que je pouvais vivre de ma passion. J’ai étudié le droit puis j’ai passé un master en géopolitique. J’étais prête à passer des concours mais je n’aurais sans doute pas trouvé de porte de sortie. J’aurais sans doute travaillé dans le domaine culturel mais du côté administratif ce qui me plaît moins. Pendant un an et demi, j’ai joué au théâtre et puis je me suis rendue compte que je préférais mettre les autres en lumière.
Le Pirate et la poupée que vous présentez à Verneuil est-il votre premier spectacle ?
Oui, je l’ai créé il y a trois ans pour un festival parisien pour les enfants. J’aime bien les personnages qui ont des questions personnelles, à l’image du pirate du spectacle qui est trop gentil. Tout le monde se moque de lui. Avec cette idée forte d’apprendre à accepter qui on est et ce qu’on veut faire.
Ce pirate, c’est le contraire du Capitaine Crochet ?
On a tous grandi avec ce personnage en tête. Je voulais au contraire montrer un pirate qui, par amour, va se détacher de son image car la piraterie, ce n’est pas fait pour lui. ll y a une histoire d’amour avec cette poupée qui délivre ce message : comment par le rêve, puet-on prendre sa vie en main.
Qui est cette poupée ?
C’est la gardienne du coffre qui empêche les méchants pirates de mettre la main sur son contenu. Elle est mignonne, espiègle, rigolote. Sa voix est sublime. Quand elle chante, elle me donne des frissons. Elle est aussi la voix de la sagesse. Elle amène le pirate à accepter qu’il puisse être gentil. Sans donner de leçon, elle le guide, un peu comme une bonne fée.
Est-ce un spectacle avant tout destiné aux enfants ?
J’écris un spectacle pour les enfants de la même manière que pour les grands, en mettant en avant l’imaginaire. Ce n’est pas un spectacle de marionnettes qui parlent avec une voix niaise. C’est une grande responsabilité d’écrire pour les enfants car leur esprit est malléable. C’est surtout une occasion de leur donner le goût du théâtre.
Quelle est la place accordée à la musique et aux chansons ?
C’est une comédie musicale. Nous avons des comédiens de grande qualité qui font partie des grandes comédies musicales françaises : Résiste, Les Trois Mousquetaires, Les Dix commandements… et ils prennent plaisir à jouer avec nous. Jean-pierre Hadida a écrit la musique et les paroles. Comme dans un Disney, on combine le texte parlé et les chansons. Les plus grands comprennent les textes, les plus petits à partir de 3 ans, voire 2 ans, apprécient le côté musical. C’est un spectacle pour enfants avec du second degré et un humour (anachronisme, gags…) qui plaît à toute la famille.
Est-ce inspiré d’un conte en particulier ?
C’est une création complète mais l’inspiration vient de tous les contes que j’ai pu lire depuis que je suis toute petite, et il y en a beaucoup ! Je trouve que les contes sont un moyen très fort pour dire des vérités.
Jouez-vous ce spectacle en dehors des périodes de fêtes de fin d’année ?
Oui, on doit être à 1 500 représentations depuis trois ans en continu. Notre fierté, c’est d’avoir été nominé au petit Molière du meilleur spectacle musical et non pas spectacle musical pour enfants. Quelle a été votre approche des décors ?
Je suis partie de l’idée suivante : vous arrivez dans votre grenier, vous découvrez un coffre et vous construisez votre histoire. Sur scène, il y a donc le coffre, de magnifiques tissus au sol et derrière, soit des dessins de décors ou de personnages sur une bâche, soit des dessins réalisés en temps réel et diffusés par vidéoprojecteur. On a privilégié le côté artisanal et artistique. Nous n’avons pas de musiciens sur scène. Par contre, il y a aussi une voix off (Haykel Skouri) qui raconte l’histoire avec un humour décalé.
Serez-vous présente à Verneuil ?
Oui pour partager cette aventure humaine avec mes artistes. C’est un spectacle très interactif. Les enfants participent beaucoup. On leur pose des questions, ils encouragent les personnages, etc. Chaque public est unique ce qui fait que chaque représentation est un spectacle à part entière.
Quels sont vos liens avec les Yvelines ?
Aucun, si ce n’est le plaisir de me balader un peu partout en France. Je suis originaire du Valde-marne et c’est la première fois que je présente un spectacle dans les Yvelines.