Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le maire menace d’aller en justice
Ghislain Fournier assure qu’il ne reviendra pas sur le projet de 42 logements sociaux square Debussy et qu’il est prêt à aller devant la justice.
« Ce projet, ce sont des petites maisons de ville avec des appartements à l’intérieur et non pas un linéaire d’immeubles. »
Le maire Ghislain Fournier a souhaité réagir après le dépôt de plusieurs recours gracieux contre le projet d’édification de quarante-deux logements sociaux square Debussy à proximité de la Maison pour tous. L’édile n’a pas caché son « étonnement » face à cette action menée par des riverains et des associations.
« Nous avons consulté les habitants, organisé des réunions publiques et privées, vu beaucoup de voisins… Je suis donc étonné de ces recours gracieux d’autant que dans mon programme j’avais annoncé le fait que ce quartier était destiné à recevoir des maisons à caractère social. » Il indique avoir évité une urbanisation trop dense. « Suite à la concertation, nous avons baissé le nombre de logements alors que le plan local d’urbanisme nous permettait d’en faire soixante. Et nous avons fait des modifications pour que les riverains ne soient pas gênés par ces nouvelles constructions. »
Requalification du quartier
L’édile évoque un projet bénéfique pour cette partie de la ville. « Par rapport à ce qui existe aujourd’hui, notre projet est une vraie requalification du quartier, du petit collectif en R + 2 qui sera en adéquation avec le gabarit autour. Les riverains n’ont pas de soucis à se faire, leur quartier va être valorisé. »
Des maisons sont actuellement inhabitées. Un marché couvert, insalubre et désaffecté, a été démoli avant de laisser place à un terrain vague.
« Les réticences viennent du fait qu’il s’agit uniquement de logements sociaux. » La Ville va décider de l’attribution de 65 % de ces logements. « Nous allons privilégier les jeunes ménages, les familles de divorcés, les personnes au chômage… Ils seront très heureux de trouver du logement social de qualité à cet endroit. D’habitude, le pourcentage réservé à la commune est de 30 %. Là nous avons pu négocier 65 % grâce à une surcharge foncière et à une garantie d’emprunt. » L’attribution des autres logements se fera après des discussions entre l’état, le bailleur Efidis et la Ville.
Procès d’intention
« Nous nous opposerons à l’installation de familles trop bruyantes. Nous installerons des Catoviens qui ont des difficultés pour se loger. À Chatou, 70 % de la population de la commune est éligible au logement social. Il ne faut pas imaginer que ce quartier va être peuplé de squatters et de dealers ! »
En ce qui concerne les places de stationnement, Ghislain Fournier table sur une voiture par appartement. « Quand on est éligible au logement social, on possède généralement une seule voiture. Les futurs locataires occuperont leur place pour quinze à vingt euros par mois. Dire que le quartier va connaître des problèmes de stationnement est un procès d’intention qui n’a pas lieu d’être. »
Le maire a décidé de rejeter ces recours gracieux « avec le risque d’aller devant tribunal ». « Je ne vois pas sur quelle base ce projet pourrait être invalidé par le tribunal administratif. La peur des riverains est plus sociétale que légale. Elle est totalement irrationnelle. Il faut savoir qu’actuellement il n’existe pas de logements sociaux dans ce quartier », conclut l’édile.