Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le rugby yvelinois attend beaucoup de l’élection de Laporte

- Basile Regoli

L’élection de Bernard Laporte a fait réagir dans les Yvelines, un départemen­t où le monde de l’ovalie reste important.

Un plébiscite ! Le 3 décembre, Bernard Laporte est devenu président de la Fédération française de rugby pour les quatre prochaines années avec 84,84 % des voix par l’assemblée générale (52,56 % lors du premier tour). Une victoire écrasante pour l’ancien sélectionn­eur du XV de France qui avait lancé sa campagne en septembre 2015 pour « rendre le pouvoir aux clubs » amateursa . « Camou, ce n’était plus possible ». Dans les Yvelines, une très grande majorité des clubs partageaie­nt la même position. Ils ne voulaient plus de Pierre Camou qui cède donc son siège après deux mandats. « Les petits trucs entre copains, il fallait que ça s’arrête », lâche d’entrée Alexandre Bechet, un des entraîneur­s de l’équipe seniors de Rambouille­t. « L’immobilism­e de Camou, ce n’était plus possible », enchaîne Jacques Moreau, le président de Montigny. A les écouter, c’était donc l’heure du changement. Cela ne fera pas de mal à un rugby amateur en plein mal-être. « C’est capital de remettre les clubs amateurs au centre du dispositif, prévient Olivier Neyreneuf, le président de Versailles. On aimerait avoir une fédération qui soit beaucoup plus attentive à nous. Le rugby, c’est nous qui le faisons. » Remettre les clubs au centre du dispositif, c’est justement l’une des promesses de campagne de Laporte dont la nomination est toutefois loin de faire l’unanimité dans le départemen­t. Il y a d’un côté ceux qui reconnaiss­ent sa « bonne connaissan­ce du rugby et son énorme passion pour ce sport » comme le souligne Pierre Vidalis, le coach de Maisons-laffitte (MLSGP). Et de l’autre les sceptiques. « Le discours est beau, maintenant c’est par les actes qu’on va le juger, confie Jacques Moreau. Ma crainte principale, c’est qu’il se présente comme l’homme du rugby amateur alors qu’il n’est pas issu de ce milieu. Les petits clubs comme le nôtre, il ne les connaît pas. » Des propos partagés du côté de Rambouille­t. « Son projet est peut-être beau sur le papier mais, dans les faits, j’attends de voir en espérant une belle surprise. Je trouve qu’il n’a pas abordé les sujets de fond durant sa campagne », poursuit Alexandre Bechet qui n’avait pas vraiment de préférence entre Laporte et Camou. « C’était un peu la peste ou le choléra », ose-t-il. Olivier Neyreneuf espère, lui, « beaucoup de changement­s » et une fédération qui mettra davantage en avant les clubs formateurs. « On devrait aider ceux qui jouent vraiment le jeu de la formation. Un club, ce n’est pas qu’une équipe senior. » Sur l’idée de faire repasser les poules de Fédérale 2 et 3 à douze équipes (contre dix actuelleme­nt), l’avis semble plutôt négatif. « Je ne suis pas tellement favorable car ça impliquera­it un degré de préparatio­n physique supplément­aire. Quatre matches en plus au calendrier, c’est énorme », confie Pierre Vidalis. Tous ces acteurs du rugby yvelinois se rejoignent, enfin, sur la position prise par Laporte concernant l’abandon du projet de bâtir un grand stade à Ris-orangis (Essonne). « C’était un projet totalement fou », juge Jacques Moreau.

Des avis divergents sur Laporte

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