Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le projet de musée divise la communauté urbaine
Ce jeudi 15 décembre, la convention qui lie GPS&O à la ville de Poissy, au Centre des monuments nationaux et à la Fondation Le Corbusier en vue de la création d’un musée Le Corbusier à Poissy ne fait pas l’unanimité parmi les élus communautaires.
Depuis plusieurs séances le pacte fiscal était le sujet principal de discorde au sein du conseil communautaire de GPS&O. La séance de jeudi soir a été plutôt calme de ce côté-là. En revanche, le projet d’installation d’un musée Le Corbusier à Poissy adossé à la Villa Savoye, oeuvre majeure du grand architecte, a focalisé les oppositions.
Le maire de Lainville-en-vexin, Stéphane Hazan (groupe ISO) a lancé les hostilités. « Avant de se lancer dans la construction d’un tel équipement, il est nécessaire d’avoir un débat sur l’intérêt d’une telle réalisation », a-t-il déclaré en substance, remarquant que ni la Région, ni le Département ne figuraient parmi les partenaires de cette opération qui, selon lui, se chiffre à 40M€.
Déclaration de principe
Il estime par ailleurs que la convention acte les bases d’un partenariat alors qu’il y a « un flou artistique sur le fonctionnement de cette structure ». Il voit dans ce dossier plutôt l’intérêt particulier d’une commune qu’une stratégie globale. Même sentiment de la part d’une autre élue qui préférerait un projet mettant en valeur « le patrimoine à travers un parcours architectural qui irait de Conflans à Mantes ».
Le président Philippe Tautou a eu beau marteler qu’il ne s’agissait que d’un vote d’intention qui n’engageait pas définitivement la communauté urbaine et que GPS&O ne prendrait une décision qu’après une étude de faisabilité, de nombreux élus n’ont rien voulu entendre, comme Ghislaine Sénée, maire d’evecquemont (groupe Citoyens pour un territoire solidaire) qui a relu pour l’assemblée le préambule de la convention : « Consciente de l’intérêt patrimonial remarquable que représente la Villa Savoye dans l’histoire de l’architecture, la ville de Poissy, la communauté urbaine de Grand Paris Seine & Oise se sont engagées dans un partenariat avec le Centre des monuments nationaux, afin de faire connaître au plus grand nombre l’oeuvre de Le Corbusier. »
La convention est même plus précise. Elle dit notamment que le bâtiment destiné à accueillir le musée s’inscrit dans un programme plus large porté par Poissy et par GPS&O.
L’article 3 donne également les principes de répartition des rôles. L’on y apprend que la communauté urbaine assurera la maîtrise d’ouvrage. Autrement dit qu’elle sera le commanditaire et qu’elle supportera le coût financier. C’est en tout cas la définition du maître d’ouvrage.
Ou chèque en blanc ?
C’est la raison pour laquelle Jocelyne Reynaud-léger maire de Vert a demandé un vote à bulletins secrets. De son côté, Karl Olive, maire de Poissy, a défendu son projet bec et ongles, estimant que c’est « une opportunité à saisir ». « Vous ne vous rendez pas compte. Si nous avions agi comme vous le faites ce soir, nous n’aurions pas eu le PSG, qui rapporte aujourd’hui 2 M€ à la communauté urbaine », a-t-il ajouté sans vraiment convaincre les opposants, à l’instar de Pascal Collado, le maire de Vernouillet qui considère que cette convention représente « un chèque en blanc ». Elle a malgré tout été votée avec une majorité de 66 voix pour, 49 contre et 9 abstentions.