Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Une commerçant­e menacée d’expulsion

- Marine Delcros Fabien Dézé

Habiba Aïdoud, commerçant­e rue du Pas à Chanteloup-lesvignes est menacée d’expulsion. C’est l’office HLM Opievoy qui lui a envoyé une ordonnance d’expulsion, prononcée en référé le 6 octobre pour son commerce de sandwicher­ie. Le motif invoqué par l’opievoy est le suivant : transforma­tion d’un local commercial en lieu d’habitation et vente illégale de boissons alcoolisée­s, dont l’activité n’a jamais été régularisé­e. Un argument que la famille Aïdoud réfute : « Nous restons au magasin la nuit car nous avons été visés par des vols et des effraction­s. Des jeunes vendent aussi de la drogue à côté du magasin. Nous avons déposé des dizaines de plaintes au commissari­at, sans suite », décrit Habiba Aïdoud. « Au niveau hygiène et sécurité, l’opievoy est en tort lorsqu’un de ses locataires vit dans son local commercial. Il existe des sociétés de gardiennag­e pour surveiller le local. Heureuseme­nt que tous les commerçant­s du quartier ne font pas la même chose », réplique Magali Correia, chef de cabinet à l’opievoy. L’office HLM indique également que la commerçant­e ne paye plus son loyer depuis le mois de septembre et a donc contracté une dette.

Une querelle de longue date

La querelle entre la gérante et l’office HLM n’est pas récente. Elle a débuté dès l’ouverture du commerce en 1999. « Nous avions une promesse de bail pour deux locaux, que l’opievoy n’a ensuite pas voulu nous signer. Jusqu’en 2006 nous avons envoyé des recommandé­s pour régularise­r la situation, sans réponse. La police venait régulièrem­ent chez nous, nous avons pris un avocat en 2004 et nous déposions les loyers chez un huissier », explique Habiba Aïdoud. En 2004, l’un des locaux prend feu et le bail est finalement signé en 2006. Un bail de plus de 20 pages, très contraigna­nt, selon madame Aïdoud.

Pour Habiba Aïdoud, l’opievoy a une raison bien claire de vouloir les expulser. « Ils veulent installer une associatio­n à la place de la sandwicher­ie. Des travaux ont d’ailleurs été entrepris à cette fin en 2012 pour les accueillir, mais n’ont finalement jamais été terminés. D’autres commerces à côté ont eux fait l’objet d’une restaurati­on, terminée en 2011 », explique Habiba Aïdoud. « Ce sont de pures spéculatio­ns de la part de Mme Aïdoud : aucune associatio­n ne doit s’installer à la place de leur commerce », informe Magali Correia.

Concernant l’ordonnance d’expulsion, Habiba Aïdoud a fait appel, et l’opievoy continue ses démarches. La justice devait donner sa réponse le 20 décembre.

La ville de Triel et l’associatio­n Énergies Solidaires organisaie­nt le mardi 13 décembre une balade thermique nocturne en centre-ville sur un parcours d’environ deux kilomètres. Le but de cette opération était de détecter les forces et les faiblesses de différents types de logements en terme de performanc­e énergétiqu­e. « L’idée, c’est de voir l’invisible, explique Vincent Levistre, coordinate­ur d’énergies Solidaires. Avec l’aide d’une caméra thermique, on visualise les pertes de chaleur via les fenêtres, les portes… Plus c’est clair à l’écran et plus c’est déperditif. Avant la balade, on a fait un repérage pour identifier des logements intéressan­ts. Par exemple, une maison en pierre, une maison des années 70 et une maison récente n’auront pas les mêmes déperditio­ns. »

Basée à Carrières-sous-poissy, l’associatio­n Énergies Solidaires organise 18 balades cet hiver sur le territoire de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSO). « Nous faisons ça l’hiver car plus la différence de températur­e est grande et plus les déperditio­ns sont visibles, reprend Vincent Levistre. Nous voulons que les gens prennent conscience que les logements sont énergivore­s. »

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