RER A : 25% de trains en plus en 2018 ?

Le RER A, c’est l’alpha et l’omega de la vie à Saint-germain-en-laye. Le maire de la ville Emmanuel Lamy annonce la fin des problèmes en 2018.

C’est le cordon ombilical qui relie la commune à Paris. Depuis dix ans, le RER A fait l’objet de crispations de la part des utilisateurs excédés par les retards trop nombreux. Et si les problèmes de RER A à Saint-germain-en-laye étaient en voie d’être résolus ? C’est en tout cas ce qu’affirme le maire de la ville, Emmanuel Lamy, qui a soufflé la solution pour éviter que les rames ne cessent de s’arrêter au Pecq comme trop souvent, laissant le voyageur saint-germanois dans l’attente assez longue d’un nouveau train pour regagner son domicile.

« Nous discutons avec la RATP pour que les missions du tableau de marche soient redéfinies. J’ai été alerté sur un problème récurrent d’arrêt de mission au Pecq, explique le maire. Le RER A s’arrête quatre fois sur cinq au Pecq puis retourne en direction de Paris. L’analyse du problème a permis de découvrir que le Stif imposait à la RATP des cadences infernales pour la desserte de Paris. » En clair, les chauffeurs du RER A n’ont plus le temps de se rendre en bout de ligne parce qu’ils doivent repartir au plus vite sur Paris pour rechercher les voyageurs. Les deux communes à l’extrême

Emmanuel Lamy raconte qu’il est un utilisateur du RER A depuis qu’il est enfant. « Je me souviens que je restais dans les voitures alors que le message nous invitait à quitter la rame au Pecq. » Depuis des décennies le RER A qui est pourtant à l’origine de l’attractivité de Saint-germain-en-laye est devenu au fur et à mesure son boulet pour ne pas dire son antagonisme. « C’est pour nous un cordon ombilical vital avec Paris », explique le maire. C’est lors de la campagne des municipales de 2008 que l’actuel maire réalise combien les habitants souffrent d’un problème de transport pour se rendre dans sa ville. « Notre RER avait cristallisé les colères, les exaspérations. Le rasle-bol était patent. » La même année les élus desservis par la ligne A du RER décident de lancer un livre blanc. Et c’est Emmanuel Lamy qui prend la tête de la contestation, c’est dire le niveau du mécontentement. En quelques pages, tout est dit. « Dysfonctionnements répétés », « colère des usagers »,« retards quotidiens », « rames surchargées », « suppressions de trains sans explications », « matériels obsolètes »…Une quinzaine de critiques remontent rapidement. Une à une, les nombreuses réunions avec la RATP vont tenter de gommer ces critiques. bout de la ligne A se retrouvent avec moins de RER. L’autre problème c’est de retourner la rame dans le sens de Paris. A Saintgermain-en-laye, le parking P2, la terrasse et le stockage de la RATP ne laissent plus de place pour la manoeuvre.

Le maire va rencontrer les ingénieurs de la RATP. Il se gratte la tête, tourne le problème dans tous les sens. Il explique dans un sourire entendu : « Je leur ai soufflé un peu la solution ».

Avec son adjoint, Xavier Lebray, grand utilisateur de la ligne A ainsi que l’association d’usagers « Malignea », le maire va démontrer à la RATP que la solution viendra du quai n°1, celui de gauche capable de procéder plus facilement au retournement de la rame. « Cette démarche, ils l’ont intégrée dans leurs nouvelles offres de service », rappelle le maire.

Les conséquences sont énormes : aux heures de pointe le matin et ce, pendant deux heures, le nombre de trains devrait passer de 11 à 16 ! Ça fait un train toutes les 7mn45 au lieu de 10mn. Le soir, sur une plage horaire de 3 heures, on passerait de 18 à 21 trains. Ici on aurait un train toutes les 8mn20 au lieu des 10mn. « C’est considérable, explique le maire. On est sur une augmentation de trains de 25% ! » La concertation entre les groupes de travail est aujourd’hui terminée. Au début de l’année 2017, le Stif devrait valider la nouvelle offre de service. Si c’est le cas, un an plus tard, en janvier 2018, l’attente pour prendre le RER ne sera plus qu’un lointain souvenir.