Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
La commune orpheline après le décès de Gotlib
Marcel Gotlieb, dit Gotlib, s’en est allé le 4 décembre. Catherine Politis, maire adjointe à la culture, a bien connu cet acteur majeur de la bande dessinée contemporaine qui était profondément attaché à sa ville de coeur, Le Vésinet. « Je connaissais bien Marcel que j’avais rencontré par l’intermédiaire du cinéaste Patrice Leconte. Ils avaient fait ensemble un film intitulé Les vécés étaient
fermés de l’intérieur. Gotlib en était le scénariste et Patrice le réalisateur. »
Catherine Politis a toujours plaisir à évoquer la mémoire de Gotlib qui s’est éteint dans cette ville du Vésinet qu’il aimait tant. « Il était très simple, très gentil et très affectueux et il ne se voyait pas comme quelqu’un d’exceptionnel ! », poursuit l’élue à la culture.
Le dessinateur, qui s’est installé au Vésinet à la fin des années soixante, a pourtant marqué l’histoire de la bande dessinée hexagonale.
« Les enfants se sont approprié certains de ses personnages mais Gotlib dessinait avant tout pour les adultes. A son apogée, dans les années 70, les artistes s’exprimaient pleinement. »
Marcel Gotlieb a commencé à dessiner pour le magazine Vaillant avant de se lier d’amitié avec René Goscinny qui travaillait au journal Pilote.
Magazine référence
« René Goscinny a été son grand ami et il lui a permis de collaborer à Pilote. » Gotlib a créé ensuite, en 1975, L’echo des Savanes avec Claire Bretécher et Nikita Mandryka. « Ce magazine est une référence pour tous les amateurs de bande dessinée. » Le Vésigondin a fondé Fluide Glacial avec d’autres dessinateurs, une revue qui a connu également un grand succès.
Parmi les personnages emblématiques du dessinateur figure Gai Luron, un chien qui est apparu dans l’echo des Savanes. « On se souviendra aussi de la petite coccinelle que Gotlib plaçait dans ses dessins. »
Le dessinateur a été enterré dans l’intimité au cimetière de la ville. « Il était juif mais non pratiquant. Son enterrement a été beau, chaleureux et simple comme il l’aurait souhaité. »
Gotlib a dessiné le logo du collège du Cèdre avant de l’offrir à la Ville. Il a créé un autre personnage emblématique, Pervers pépère. « On peut considérer que Pervers pépère et Gai Luron sont des Vésigondins même s’ils n’en ont pas l’apparence ! »
Humour noir
A noter que la Ville va rendre hommage au mois de janvier au dessinateur en retraçant sa carrière à travers une exposition montée à la bibliothèque.
« Marcel avait un véritable humour noir mais il n’était pas aigri, au contraire, il aimait vraiment les gens. Quand je l’ai rencontré pour la dernière fois, je suis restée avec lui pendant deux heures dans son atelier avec un journaliste. C’était un papa et un grand-père formidable qui était très lié à sa famille. Sa fille Ariane habite toujours au Vésinet », conclut Catherine Politis.