Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
À l’aube de ses 80 ans, Jean-louis Ayme publie ses mémoires… et celles de son père
Ancien conseiller municipal à Croissy-sur-seine pendant presque 20 ans, Jean-louis Ayme retrace dans ses mémoires son enfance, sa carrière, mais surtout son engagement sans faille pour sa ville de coeur.
Jean-louis Ayme fêtera ses 80 ans cette année. Fils d’un ancien poilu, le Croissillon a publié au printemps dernier les mémoires de son père, Marius, Seul maître au front, presque 40 ans après le décès de ce dernier. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? « J’étais le dernier enfant de la famille, ce n’était pas à moi de m’occuper de ça, confie-t-il. Mais aujourd’hui mes frères et soeurs ne sont plus là et j’avais envie de respecter le testament de mon père. Il voulait que ses mémoires soient éditées. »
À travers les 225 pages de l’ouvrage, nous revivons l’histoire du Capitaine Marius Ayme, héros des deux guerres, membre du 28e bataillon de chasseurs alpins qui a obtenu l’une des toutes premières citations de la guerre en août 1914 et qui sera malheureusement gravement blessé à la jambe, deux ans plus tard, dans la Somme. Une histoire captivante comme celle de Jean-louis Ayme qui, quelques mois plus tard, suite à une proposition de son éditeur, publiera ses propres mémoires, Seine, belle amie, les cinq vies d’un Croissillon passionné. Comme le nom du livre l’indique, Jean-louis Ayme a eu plusieurs vies. Né d’un « accident », il a eu du mal à trouver sa place tout au long de sa jeunesse du côté de La Roche-sur-yon. « J’ai grandi par la force des choses comme une herbe folle, un peu livré à moi-même. » Et ce n’est pas à l’école qu’il trouve les moyens de s’épanouir. « Si j’excellais en français, les mathématiques me faisaient horreur… J’ai éclusé au long de ma brève scolarité un certain nombre d’établissements. Ce que je supportais le moins à l’école était l’ordre établi. » Lui qui rêve de vastes horizons s’engage à 17 ans dans la marine nationale où il est radariste.
Durant la guerre d’algérie, il protège la frontière tunisienne des incursions des fellaghas. Mais au bout de ses cinq ans d’engagement, il se rend à l’évidence : « Il n’était pas question pour moi de faire toute ma carrière dans l’armée. »
Ses compétences en électronique l’amènent finalement à postuler chez IBM en 1958, une entreprise au sein de laquelle il restera 35 ans. « Je suis rentré dans cette boîte avec des diplômes mineurs et malgré tout j’ai réalisé une belle carrière », se félicite-til. Ingénieur conseiller pour les systèmes d’information hospitaliers, il s’investit en parallèle dans la vie politique locale et devient conseiller municipal à Croissy, en mars 1977, après la réélection de Fernand Hostachy. Pendant 18 ans, il oeuvrera pour le bien de la commune à travers diverses actions : création de l’association « les amis de la place d’aligre » en 1979, projet d’urbanisation de la plaine des Courlis, lancement du club Delta-plus en 1981, mise en place du Croissytel en 1986…
Mais l’expérience politique de Jean-louis Ayme n’aura pas toujours été un long fleuve tranquille. Après la mort de Fernand Hostachy en 1979, des tensions apparaissent avec son successeur, Roland Courtel. Ce dernier ne le soutient pas dans la gestion du projet de la ZAC des Courlis. Se sentant trahi, Jean-louis Ayme démissionne en plein conseil municipal le 26 juin 1981 : « Roland Courtel voudrait me faire porter seul le chapeau de ce qu’il considère comme un échec ? Il est maintenant temps de le placer devant ses responsabilités et de le laisser assumer pleinement son choix. »
Deux ans plus tard, Jeanlouis Ayme réintègre le conseil dans l’opposition avant d’être nommé troisième adjoint, chargé de la communication et du développement économique, en 1985 après l’élection d’alfred Callu. Il quittera définitivement le conseil municipal en 1995.
Libéré de toute obligation, ce passionné de peinture oeuvre depuis pour l’association « Les amis de la Grenouillère » dont il est le président. Il est d’ailleurs le fondateur du musée de la Grenouillère, installé à la maison Joséphine en face de l’île de la Chaussée et qui a été inauguré le 5 juin 1998. Toujours très actif, il milite actuellement pour un projet de route des peintres impressionnistes en Europe et est favorable au classement des sites impressionnistes au patrimoine mondial de l’unesco.
Ce qui est certain, c’est qu’en regardant dans le rétroviseur, Jean-louis Ayme peut-être fier de tout ce qu’il a accompli au cours des dernières décennies. « Quand on veut, on peut. En racontant mon parcours, j’ai envie de montrer aux jeunes que même s’ils ne font pas de longues études, ils peuvent quand même s’en sortir », conclut-il.
Son père, un héros des deux guerres Une brillante carrière chez IBM Un fort engagement dans la vie municipale