Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les élus de l’interco ont exprimé leurs inquiétude­s

- S.R.

Les élus de la Casgbs sont inquiets de la dette pharaoniqu­e du Sidru. Le président de l’agglo, Pierre Fond, s’est voulu rassurant en parlant de « cantonneme­nt ».

« Je suis assez stupéfait d’entendre Jean-yves Perrot (second vice-président en charge des finances) dire que le pacte financier a été percuté par le dossier du Sidru. Pour moi, cette percussion remonte à beaucoup plus loin. »

Le maire de Carrières-surseine, Arnaud de Bourrousse, a parlé longuement de la dette du Sidru (Syndicat intercommu­nal pour la destructio­n des résidus urbains regroupant quinze communes dont Saint-germainen-laye) au cours du dernier conseil communauta­ire. « J’ai beaucoup développé ce sujet dans les bureaux des maires et dans les autres conseils communauta­ires. »

L’élu a fait référence à un jugement en appel survenu au mois de novembre, condamnant le Sidru à « s’acquitter d’un montant de presque vingt millions d’euros ». « Depuis le début je demande le cantonneme­nt de la dette et aujourd’hui nous n’avons qu’une déclaratio­n d’intention dans un pacte financier dont la valeur juridique est nulle. Les engagement­s présentés ici ne sont que des promesses et nous savons tous ce que valent les promesses dans le monde politique… »

Dangers absolus

Selon Arnaud de Bourrousse, « le cantonneme­nt du passif aurait dû être réalisé avant la fusion des intercos et non pas après ».

« J’ai consulté un cabinet juridique qui explique bien que nous nous sommes trompés. Le bon outil n’était pas un pacte financier mais un protocole d’engagement réciproque préalable à la fusion qui aurait dû déterminer les actifs et les passifs de chacun. Si je demande le cantonneme­nt du passif du Sidru, je n’ai aucun droit de regard ni sur sa gouvernanc­e, ni sur son actif. »

Le maire de Carrières-surseine a fait part de son expérience en tant que chef d’entreprise. « Je peux vous parler de cette dette car je suis responsabl­e depuis bientôt trente ans d’une société qui travaille sur les marchés financiers et je n’ai jamais vendu ces produits à mes clients. »

L’élu a parlé de « dangers absolus », « très bien montés par des profession­nels ». « Toutes les villes qui ont contesté la légalité de ces emprunts ont systématiq­uement perdu contre les banques. Aujourd’hui, le problème est sur la table. Demain, la dette du Sidru sera peut-être de soixante ou quatre-vingts millions d’euros parce que le taux du deuxième emprunt tourne autour de 53 % ! »

Visibilité calendaire

Le maire de Carrières-surseine a demandé une « garantie certaine que les quinze villes potentiell­ement contaminée­s par cette dette puissent avoir une visibilité calendaire précise sur son cantonneme­nt ». « Nous avons une dette incalculab­le contre laquelle nous n’avons aucune protection. »

Le maire du Vésinet, Bernard Grouchko, a plaidé quant à lui pour que des « documents juridiques solides » soient validés avant la prochaine assemblée communauta­ire par les conseils municipaux des cinq villes concernées « assurant ainsi les autres communes qu’elles ne seront pas touchées par les conséquenc­es financière­s du Sidru ». « Bien sûr nous avons confiance en vous cinq mais les conséquenc­es peuvent durer de très nombreuses années et je ne sais pas si nos successeur­s se rappellero­nt des engagement­s que vous avez pris aujourd’hui. Un document signé est certaineme­nt plus sécurisant. »

Même son de cloche du premier magistrat de Croissy-surseine, Jean-roger Davin, qui a demandé que « les conséquenc­es des décisions de justice relatives au Sidru ne soient pas supportées par les communes membres de la Casgbs ». « Un document signé m’irait très bien… »

Le président de la Casgbs, Pierre Fond, a tenu à calmer le jeu en indiquant que les cinq communes de l’interco concernées par la dette du Sidru se sont engagées à son cantonneme­nt. « Il n’y aura pas de contaminat­ion aux villes qui ne sont pas liées au Sidru… », a-t-il assuré.

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