Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Saint-sylvestre : une nuit sous haute surveillance policière
La nuit de la Saint-sylvestre a été sous contrôle dans les Yvelines. Reportage au coeur du centre de commandement de la sécurité publique.
Sécurité. 64 agents assurent une présence 24h sur 24 à Viroflay, par vacations de 12 heures. 307 000 appels ont été reçus en 2015, dont 70 % non-urgents. 350 à 400 interventions quotidiennes sont déclenchées du CIC, à partir de 19 commissariats.
Comment ce centre névralgique de la police des Yvelines a-t-il géré la Saint-sylvestre ? La mobilisation accrue, Vigipirate oblige, semble avoir porté ses fruits, puisque le milieu de la nuit de la Saint-sylvestre a été relativement calme. À 00h30 dimanche 1er janvier Ludovic Kauffman, directeur départemental de la sécurité publique des Yvelines, convenait « d’une situation sous contrôle ».
Le froid est bon pour la police !
Le patron des policiers yvelinois venait de souhaiter la bonne année à ses hommes, au centre de commandement et d’information de Viroflay, qui gère tous les appels au 17 pour le département. Celui-ci était arrivé avec du champagne, histoire de marquer le coup, après les traditionnelles poignées de mains et accolades, que n’ont pas manqué d’échanger les personnels de permanence ce soir-là, lors des douze coups de minuit.
« Nous sommes toujours un peu plus nombreux qu’à l’accoutumée, lors de la nuit du Nouvel an, avec un renforcement des effectifs, un officier des sapeurs pompiers des Yvelines présent et, cette année, des militaires pour faire la liaison avec le terrain, puisque les forces armées sont très mobilisées au travers du plan Vigipirate et Sentinelle », explique le commissaire Nam Bui Trong, chef du service de nuit dans le département.
Le créneau 10h30 - 2h le dimanche matin est redouté par les policiers chaque année. « Les feux de voitures, de poubelles, les attroupements, jets de projectiles, sont susceptibles de commencer tôt dans la soirée. Après 2 heures, c’est toujours plutôt calme, hormis ce soir une sortie de concert de rap dans le Mantois, qu’il faudra surveiller », conviennent Ludovic Kauffman et Nam Bui Trong. « Le froid qui règne ce soir joue en notre faveur, avec moins de personnes tentées de sortir dehors pour faire des bêtises », ajoutent les policiers.
Sur le vaste plateau du centre de commandement, les agents sont rivés sur leurs écrans, casque de téléphone sur les oreilles. À droite, trois policiers reçoivent les appels, font le tri de ce qui est urgent ou pas et basculent la communication vers le centre de la pièce où sont installés les 5 pôles qui maillent le département.
Trois cambrioleurs la main dans le sac
Peu avant minuit, dans la région de Saint-germain, c’est un propriétaire absent de chez lui qui repère des individus sur la télésurveillance de son domicile. Quelques minutes plus tôt, dans une autre localité, un voisin signale des individus cagoulés dans le jardin contigu à sa propriété. « L’opérateur a la main sur toutes les patrouilles disponibles dans son secteur. C’est lui qui décide de ce qu’il va engager en fonction des informations qu’il récupère au téléphone. Pour un cambriolage en cours, c’est la Brigade anticriminalité qui se rend sur place dans un premier temps », indique le DDSP. Les appels au 17 ont payé cette nuit-là, trois cambrioleurs ont été arrêtés en flagrant délit.
Ce 31 décembre 2016, il faudra attendre 23h30 pour voir s’embraser la première poubelle et 23h50 pour voir la première voiture partir en fumée. « Vigipirate et la forte présence sur le terrain de la police, de la gendarmerie et de l’armée, dissuade certains de commettre des violences urbaines », note Ludovic Kauffman soulagé. Jusqu’à 00h45, les attroupements, jets de projectiles, tirs de mortiers et feu seront sporadiques et sans ampleur, commis plutôt dans le nord du département. À minuittrente c’est un voyageur distrait, enfermé dans la gare de Trappes, qui appelle au secours et un plaisantin qui apprécie beaucoup la voix de la jeune policière au téléphone, qui se fait remettre en place après un cinquième appel (de ceux dits polluants dans le jargon du CIC). Les policiers du CIC yvelinois auront basculé sereinement sur 2017, peut-être avec une année 17 qui leur porte bonheur.