Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Il vole les cuisines qu’il a lui-même installées
C’est une affaire peu banale jugée jeudi 29 décembre devant le tribunal correctionnel de Versailles. Un entrepreneur a reconnu avoir volé trois cuisines qu’il avait installées lui-même sur un chantier de quatre pavillons à Bonnelles, dans la nuit du 26 au 27 février 2016. Sans domicile fixe, l’entrepreneur non-déclaré faisait l’objet d’un avis de recherche et c’est tout récemment, le 27 décembre qu’il a été interpellé à l’aéroport Roissy-charles-de-gaulle alors qu’il devait s’envoler pour l’île Maurice !
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Un vol de cuisines est commis sur un chantier de construction de quatre pavillons dans Bonnelles. Le vol est commis avec effraction. 8 000 € de préjudice pour les cuisines mais 3 000 € concernant des vols de visseuses et de perceuses appartenant aux ouvriers du chantier. L’enquête confiée à la gendarmerie va être complète.
« Le système de vidéosurveillance d’un supermarché a filmé un fourgon en train de faire des allers-retours entre le chantier et l’autoroute A10, explique la présidente du tribunal. Après des vérifications, il s’agit du vôtre. Trois hommes sont vus sur le film mais c’est vous qui conduisiez. » Dans le box, le gérant de la société en bâtiment qui a déjà été condamné rappelle une dette de 18 000 €. « Je reconnais avoir monté ces cuisines puis les avoir démontées dans la nuit mais je n’ai pas volé les perceuses ni les meuleuses », explique-t-il. « J’ai fait cela pour manger. Mon entreprise avait des difficultés à l’époque des faits. Ça va mieux à présent. »
- Des difficultés ? Mais on vous a arrêté à l’aéroport juste avant de passer quinze jours à l’île Maurice !
- Mes beaux-parents qui habitent là-bas m’ont payé le voyage. Les cuisines, je les ai revendues par lot 1 000€.
- Il a déjà été condamné, indique la procureure. En janvier, la justice le condamne à du sursis. Un mois après, il vole.
Les magistrats n’ont pas apprécié le vol des cuisines. L’entrepreneur spécialisé dans la couverture et la charpente a été condamné à 24 mois de prison ferme avec maintien en détention. A l’énoncé du jugement, le prévenu a menacé : « Ça va être pire après ! Ça sera le braquage. »