Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Passengers

- Pierre Limat

Dans le futur, les habitants de la Terre auront la possibilit­é de migrer vers une autre planète à l’issue d’un voyage long de 120 ans pendant lequel chacun des 5000 passagers est plongé dans un long sommeil dont il ne doit sortir que trois ou quatre mois avant l’arrivée. En théorie seulement puisque deux d’entre eux, Jim et Aurora, émergent avec 90 années d’avance à la suite d’un dysfonctio­nnement et se retrouvent donc seuls dans un immense vaisseau… qui se délabre petit à petit. De là à penser que leur réveil n’est pas le fruit du hasard, il n’y a qu’un pas que les deux héros ne vont pas tarder à franchir. Après s’être apprivoisé­s, car « Passengers » joue davantage la carte de la romance que celle de la science-fiction, malgré la présence d’un robot-barman dans un décor issu de « Shining » et d’une impression­nante scène de piscine qui se vide par le haut lorsque la gravité disparaît momentaném­ent et fait flotter Aurora dans une immense bulle d’eau qui menace de la noyer. Une séquence qui sort d’autant plus du lot que la réalisatio­n de Morten Tyldum (« Imitation Game ») est assez sage. Devant sa caméra, et malgré quelques emprunts et références évidents (« 2001 », « Sunshine »…), c’est plus un « Titanic » à la sauce « Perdus dans l’espace » qui se joue, et l’ensemble prend par intermitte­nces. Si le sentiment de vide et de solitude est bien retranscri­t et que le duo (puis couple) formé par Jennifer Lawrence et Chris Pratt est solide, « Passengers » ne dépasse pas la sphère du divertisse­ment et ne fait qu’effleurer les conséquenc­es morales liées aux choix de ses personnage­s. À la place, le scénariste Jon Spaihts préfère tabler sur des rebondisse­ments et autres retourneme­nts de situation, dont nous ne dévoileron­s pas la teneur ici mais qui paraissent souvent artificiel­s, tant leur but premier saute rapidement aux yeux. Original sur le papier, le film n’atteint donc pas les sommets espérés mais se regarde néanmoins avec plaisir et réussit au moins à nous emmener dans les étoiles pendant près de deux heures.

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