Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Woody Allen et Shakespear­e au théâtre de St-germain

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Le théâtre Alexandre-dumas de Saint-germain-en-laye propose deux pièces de théâtre de haute volée, l’une est signée Woody Allen, la seconde William Shakespear­e.

À New York, l’horloge des femmes s’emballe aussi vite qu’ailleurs et chez les hommes le démon de midi est aussi ponctuel.

Sous nos yeux, deux couples vont traverser en un temps record tout le spectre de la remise en question, nous offrant une chronique conjugale à la sauce new-yorkaise où tout devient savoureuse­ment extravagan­t grâce à l’esprit inimitable de Woody Allen.

Adapter un scénario au théâtre est un pari. Premier principe : écrire et jouer un texte fidèle à l’oeuvre initiale tout en répondant aux impératifs que la représenta­tion théâtrale impose. Deuxième principe : traquer derrière chaque situation l’humour et la finesse de Woody Allen.

Le cinéma permet le gros plan, le théâtre offre un point de vue plus détaillé encore, comme si nous regardions l’histoire de ces couples à la loupe.

Avec : Florence Pernel, José Paul, Hélène Médigue, Marc Fayet, Astrid Roos, Emmanuel Patron et Alka Balbir. Mise en scène : Stéphane Hillel.

L’intrigue principale de Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespear­e (le mariage de Héro, fille du gouverneur Léonato, avec le seigneur Claudio, favori du Duc) assez convention­nelle au départ, vire rapidement au tragique, à la suite des manigances du frère du Duc, Don Juan, personnage maléfique, qui pourrait annoncer les mélodrames.

L’intrigue secondaire (les amours de Béatrice, nièce de Léonato, avec le seigneur Benedict) est au contraire inattendue, drôle, cynique. Les dialogues entre ces deux êtres diablement intelligen­ts, que tout oppose, et qui finiront par s’aimer, sont parmi les plus brillants, les plus ironiques, les plus cy- niques de l’auteur de Stratford. Ils ont fait le miel de lignées de grands acteurs et le plaisir de génération­s de spectateur­s.

Si on ajoute à ces intrigues les scènes de farce des hommes du guet (une sorte de police municipale), hautes en couleur et franchemen­t grotesques, voilà une comédie originale, protéiform­e et qui sait tenir en haleine. Du mélange des registres, que le metteur en scène doit absolument assumer, et auquel viennent s’ajouter musique et danses, naît un spectacle plein de gaîté, de couleurs et d’émotions.

Un spectacle au sortir duquel le spectateur est aussi amené, à l’instar de l’auteur, à remettre en question les règles théâtrales et, bien au-delà, les convention­s sociales.

Avec : Étienne Bianco, JeanMarc Coudert, Paul Delbreil, Maylis de Poncins, Charlotte Desserre, Timothée Doucet, Myriam Doumenq, Noé Favre, Robin Goupil, Guillaume Jacquemont, Jean-michel Meunier, Augustin Passard, Laurent Prache, Eric Pucheu, Luc Rodier, Laurène Thomas et Hervé van der Meulen. Mise en scène : Hervé van der Meulen.

PRATIQUE

Rens. et rés. 01 30 87 07 07 ou www.tad-saintgerma­inenlaye.fr

Vendredi 20 janvier à 20 h 45 : Maris et femmes. Tarifs : 12 à 36 euros. Mardi 24 et mercredi 25 janvier à 20 h 45 : Beaucoup de bruit pour rien. Tarifs : 10 à 25 euros.

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 ?? ©Céline Nieszawer ?? À gauche : Maris et femmes, d’après Woody Allen. À droite Beaucoup de bruit pour rien de Shakespear­e.
©Céline Nieszawer À gauche : Maris et femmes, d’après Woody Allen. À droite Beaucoup de bruit pour rien de Shakespear­e.

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