Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le dernier hommage à Samy

Les proches de Samy Messaour, fauché par un policier ivre le 7 janvier au matin sur la RN 186 à hauteur de Louvecienn­es, ont salué la mémoire de leur ami en se rassemblan­t le 19 janvier. La famille et le maire orgevalais étaient là aussi. Digne et émouvan

- David Goudey

Ils sont arrivés en voiture, par petits groupes, là même où Samy se rendait si souvent pour jouer au foot, sa grande passion (il a été licencié à L’AS Poissy entre 6 et 16 ans) avec les voyages et ses amis. L’atmosphère était lourde, le jeudi 19 janvier en milieu de matinée au Plateau Saint-marc.

Bougies, lâcher de ballons

Douze jours après le drame qui a coûté la vie à leur « ange », étudiant en génie climatique, et six jours après son inhumation à Poissy, les proches de l’orgevalais de 21 ans fauché par le destin le 7 janvier se sont rassemblés pour lui rendre un dernier hommage. « Ce rendez-vous, c’est leur initiative », souligne sa maman, restée un moment à l’écart de l’agitation avant d’être conviée à prendre la tête du cortège où une banderole « Samy, on t’aime » était déployée.

Une soixantain­e de personnes a remonté en silence les quelques centaines de mètres séparant l’entrée du Plateau Saint-marc de la Mosaïque, l’un des symboles du site sportif orgevalais. L’émotion habitait tous les visages, à commencer par celui du maire Yannick Tasset, qui a eu la lourde tâche d’annoncer la tragédie à la famille en compagnie d’un officier de la police nationale le 7 janvier. « La disparitio­n d’un jeune, c’est toujours douloureux. » Cinquante-neuf bougies ont ensuite été allumées, posées au sol de manière à écrire le prénom de la victime, avant que des ballons soient lâchés vers le ciel.

Samy laisse derrière lui un vide immense, l’image d’un garçon « avec un coeur énorme et d’une générosité rare » a notamment confié Evan, l’un des témoins de la tragédie. « Une crème, qui croquait la vie à pleines dents et était toujours là pour ses amis. » « Repose en paix notre petit ange, personne n’effacera l’image que nous avons de toi », a résumé, lui, Alexis, dans une brève mais poignante allocution.

« J’ai la haine »

De colère, il a aussi été question. La mère de la victime n’accepte toujours pas que son fils et ses amis aient été soupçonnés d’abus d’alcool et de prise de stupéfiant­s. « Ça, ce n’est pas vrai ! » « C’est un flic, censé montrer l’exemple, et le gars rentre bourré et en plus il prend la fuite, lâchera, lui, Evan. Ça ne le ramènera pas, mais oui, j’ai la haine ! » Une informatio­n judiciaire a été ouverte par le parquet de Versailles (lire ci-dessous).

 ??  ?? Une soixantain­e de personnes a participé à ce dernier hommage à l’ « ange » disparu.
Une soixantain­e de personnes a participé à ce dernier hommage à l’ « ange » disparu.

Newspapers in French

Newspapers from France