Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Mur de Bertin : une associatio­n a saisi le Conseil d’etat

- S.R.

Alors que le tribunal administra­tif a validé les travaux de constructi­on d’une maison, quai du Nymphée, sur un terrain abritant un mur historique, une associatio­n a saisi le Conseil d’état afin qu’une partie de l’édifice, qui a été démolie, soit reconstrui­te.

Ils ne lâchent pas l’affaire… Les membres de l’associatio­n pour le développem­ent raisonné et l’environnem­ent à Chatou (Adrec) ont décidé de saisir le Conseil d’état afin de contester un jugement du tribunal administra­tif. Deux adhérents ont été d’accord pour prendre à leur charge les frais d’avocat qui sont de plusieurs milliers d’euros.

Cette décision de justice légitime la constructi­on d’une propriété quai du Nymphée, sur un terrain abritant une portion de ce mur dont la valeur patrimonia­le a été confirmée par l’architecte des Bâtiments de France. Une hérésie pour Anne Bernard, la secrétaire de l’associatio­n, qui demande au Conseil d’état d’annuler le jugement du tribunal intervenu en 2016.

« Nous solliciton­s la plus haute juridictio­n administra­tive afin qu’elle juge, non pas les faits, mais seulement l’applicatio­n du droit. »

Auparavant, l’associatio­n aurait pu saisir la cour administra­tive d’appel mais les nouvelles dispositio­ns de la loi Alur (Accès au logement et à un urbanisme rénové) suppriment cette possibilit­é pour les dossiers de permis de construire concernant certaines zones « tendues » dont fait partie la région parisienne. « C’est pourquoi si l’on veut contester un dossier du tribunal administra­tif il faut se tourner vers le Conseil d’état… »

Mur protégé

Le tribunal administra­tif de Versailles a considéré à travers son jugement que le mur historique qui entourait autrefois le domaine du seigneur Bertin n’est préservé par le Plan local d’urbanisme qu’à l’extérieur de cette propriété située à proximité du barrage en zone inondable.

Un point de vue que ne partage pas l’adrec, estimant pour sa part que « le mur entier est protégé par le Plu, qu’il soit visible ou non depuis le quai ».

« Il faut que la personne qui l’a détruit, le reconstitu­e », explique simplement Anne Bernard.

L’adrec n’est pas la seule entité opposée à l’édificatio­n de cette maison puisqu’un riverain a contesté le permis de construire initial devant le tribunal administra­tif. La municipali­té a délivré ensuite un permis modificati­f visant à aménager une sortie de garage donnant sur le quai du Nymphée. Une sortie jugée dangereuse par l’associatio­n.

Si le Conseil d’état casse la décision du tribunal administra­tif, l’affaire sera étudiée par une « troisième juridictio­n qui pourrait aller dans son sens et ordonner la reconstruc­tion du mur ».

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