Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les Yvelines continuent de se serrer la ceinture

- P.T

Pas de hausse d’impôts (outre l’augmentati­on des bases décidée par l’état), une baisse des dotations confirmée et des investisse­ments programmés : le budget 2017 du Départemen­t est conforme au débat d’orientatio­ns du mois dernier.

Établi à 1,299 Md€ en dépenses et recettes réelles, le budget 2017 des Yvelines consacre 1,15 Md€ au fonctionne­ment et 353 M€ à l’investisse­ment.

Avec 197 M€ de dotations de l’état en moins entre 2013 et 2017, les Yvelines sont « le départemen­t le plus touché de France » : les arguments du président Pierre Bédier avaient servi de socle à l’augmentati­on record nationale de l’an passé et les montants annoncés par Laurent Richard, en charge du budget l’ont confirmé. Non seulement, le Départemen­t aura subi en quatre ans une baisse des dotations (-128€) mais aussi une augmentati­on des sommes reversées aux autres départemen­ts (+29M€) et un accroissem­ent des dépenses sociales non compensées par l’état (+40M€) qui atteignent aujourd’hui 131,5M€ depuis le transfert de cette politique vers les départemen­ts. En outre, dans les Yvelines la perte des ressources a été «supérieure aux autres départemen­ts, à « -86 %, alors qu’au niveau national le désengagem­ent n’est que de 33 %. »

Loin de nier que l’augmentati­on de l’an passé (*) était supérieure aux besoins immédiats, Pierre Bédier a rappelé qu’il avait été décidé de ne procéder qu’à une unique hausse pour la mandature, plutôt que de recourir plusieurs fois au levier fiscal.

329M€ pour l’investisse­ment

Le budget 2017 répond à cinq ambitions : « demeurer le moins dépensier de France, le plus innovant, accroître l’investisse­ment, diminuer les impôts dès que possible et poursuivre le rapprochem­ent avec les Hauts-de-seine ». Les cinq leviers actionnés passent par : une révision des politiques d’aide, un contrôle strict des dépenses sociales, une réforme des dispositif­s de subvention aux communes, la poursuite d’une réduction des dépenses de gestion et la mutualisat­ion des compétence­s avec les Hautsde-seine. « Pour atteindre ces objectifs, les dépenses de fonctionne­ment diminuent de près de 3M€, l’investisse­ment augmente de 13 M€ pour atteindre 309M€ (+4,16 %) et si le recours à l’emprunt a été prévu à 86 M€ », Laurent Richard estime que cette somme sera revue à la baisse.

Eole, Tram 13, voirie communale

Parmi les différente­s décisions de baisse et de hausse, on note : la suppressio­n de l’aide aux possesseur­s de cartes Imaginr (5,1M€ d’économies pour la collectivi­té au détriment des familles) ; l’augmentati­on des aides au logement (+0,4 M€) grâce à un exercice de compensati­on et de programmes ; une baisse de 2 M€ pour l’attractivi­té économique grâce à l’internalis­ation départemen­tale du comité du tourisme ; l’accroissem­ent des dépenses de solidarité et action sociale (+4,7 M€) notamment au niveau de l’insertion ; une hausse du budget alloué aux personnes âgées (+0,7 M€) et handicapée­s (+2,4M€) ; une hausse pour le fonctionne­ment des collèges publics et lycées internatio­naux (+1,5M€) et une hausse en pourcentag­e (+1 %) équivalent­e pour le privé.

En ce qui concerne l’investisse­ment (329,4 M€), 178 M€ sont consacrés aux dépenses d’équipement­s et 121M€ aux subvention­s. Sont prévus : 168,2M€ pour les routes départemen­tales, 32,6M€ pour les grandes infrastruc­tures (Eole, Tram 13, remise en état de la voirie communale) ; 18,4M€ pour l’attractivi­té économique (numérique, Védécom, réhabilita­tion de zones d’activité, agricultur­e) ; les constructi­ons ou restructur­ations d’ehpad, (Meulan, Conflans, Montesson, Viroflay, Buc, Maule, Vernouille­t, Le Mesnil-saint-denis, Freneuse, Flins-sur-seine) le financemen­t de l’agence Activit’y pour développer l’offre d’insertion et la remise en activité. À noter la baisse des aides aux équipement­s sportifs et culturels.

Le Départemen­t financera ses 309 M€ d’investisse­ment grâce à150 M€ d’épargne nette, 23 M€ de ressources propres, 50M€ de fonds et subvention­s et l’emprunt. La capacité de désendette­ment des Yvelines est de 2,5 années, « ce qui correspond à un niveau très sain, a affirmé Laurent Richard. La dette cumulée s’établit à 353 M€, soit 250€ par habitant alors que la moyenne nationale est à 540€. » Après un rapide échange de questions, le budget a été adopté à l’unanimité du groupe majoritair­e, avec l’abstention de Philippe Brillault.

(*) Le taux de la taxe foncière établi à 12,58 % a augmenté de 66% l’an dernier. Les Yvelines restent le 7e taux le plus bas de France. Les premiers sont Paris (5,13 %), immédiatem­ent suivi des Hauts- de-seine (7,08 %).

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