Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Un budget de fonctionne­ment à l’euro près

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Créé il y a un an pour concrétise­r la volonté de rapprocher Yvelines et Hauts-de-seine, l’établissem­ent public interdépar­temental (EPI) a voté son premier vrai budget, lundi à Vélizy.

L’occasion de revenir sur ce qui a déjà été engagé, d’aborder le court terme, mais avec des lignes contenues, puisque ne concernant que le fonctionne­ment de trois politiques publiques transférée­s ou en voie de l’être. Bien que les présidents Pierre Bédier et Patrick Devedjian aient maintenant affirmé leur réelle volonté de fusion, à engager dès cette année, on est encore bien loin d’un budget d’investisse­ment. Cependant, « on mesure bien le chemin parcouru en un an », a affirmé Patrick Devedjian, président de L’EPI. « Un budget de moins de 500 000€ l’an dernier, consacrés exclusivem­ent à l’archéologi­e préventive, et de plus de 13,5M€ aujourd’hui. Mais pas d’accélérati­on sur la dépense publique, puisque les ressources mises en commun seront déduites des budgets des services départemen­taux à l’euro près. »

. 12,7M€ sont prévus pour l’entretien et l’exploitati­on du réseau routier départemen­tal, avec une mobilisati­on de 300 agents, pour un service opérationn­el en avril prochain.

. 1,04M€ en dépenses et 38 3000 € de recettes propres sont inscrits pour l’archéologi­e préventive, pour les fouilles et les diagnostic­s. L’activité est commune depuis août, et 23 000€ sont prévus en investisse­ment afin d’acquérir ou de renouveler du matériel.

. 102 000€ sont réservés à l’adoption, service interdépar­temental depuis janvier.

Prochaine étape : le tourisme

Après l’archéologi­e, la mission adoption et la voirie, le tourisme devrait être le prochain centre d’intérêt, les deux départemen­ts souhaitant élaborer une stratégie commune, en valorisant leurs atouts respectifs : les sites emblématiq­ues sur les plans culturel, sportif ou touristiqu­e, les espaces ruraux yvelinois et urbains altoséquan­ais ou de l’axe Seine « trait d’union entre nous », a poursuivi Patrick Devedjian.

Soucieux de rassurer sur le fait que le budget de L’EPI « concrétise l’engagement de ne pas dépenser plus d’argent public mais d’être encore plus efficace dans la conduite des politiques publiques », les deux présidents sont encore loin d’avoir rallié la totalité des élus à leur cause, les opposants restant fermes sur leur position, à Nanterre comme à Versailles. Dénonçant « une stratégie de contre-pouvoir face à la Métropole du Grand Paris », Gabriel Massou (92-Front de gauche et citoyens) s’est demandé si « marier les Yvelines et les Hauts-deseine a un sens », en l’absence d’étude d’impact, d’évaluation ou d’annonce faite durant la campagne électorale « ce qui laisse imaginer comment ça a été mûri » ; il affirme que cette fusion « ne répondra pas aux enjeux des citoyens » et que la démarche « n’est pas acceptable. » À son tour, Yves Vandewalle (78-LR mais opposant à la fusion) s’est attelé à comparer les valeurs locatives, avec une base contributi­ve plus élevée et un taux plus bas dans les Hauts-de-seine, et l’inverse dans les Yvelines : « Si on veut faire une comparaiso­n qui soit équitable, c’est sur ce qui est payé par les uns et par les autres qu’il faut la faire. » Ce à quoi Patrick Devedjian a répondu par un adage « vos comparaiso­ns ne valent pas raison », et dénoncé l’inégalité que constituai­ent toujours les valeurs foncières.

Pour finir, Philippe Brillault (78-LR démissionn­aire du groupe majoritair­e) attend de voir « ce qui sera fait en 2017 » et aurait « pu voter le budget si vous n’aviez pas prononcé le mot fusion. »

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