Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

L’AJC au centre d’une affaire d’abus de confiance

- Michel Seimando

L’associatio­n AJC (associatio­n jeunes Carrières) est dans la tourmente. Son président âgé de 29 ans a été auditionné dans une affaire d’abus de confiance et de détourneme­nts d’argent supposés. Il nie les faits. Les policiers le soupçonnen­t en effet d’être à l’origine d’un détourneme­nt de subvention­s. Il a été interpellé mardi 31 janvier à Carrièress­ous-poissy, dans le logement de fonction qu’il occupe avec sa compagne âgée de 24 ans. Le couple a été placé en garde à vue. Avec lui, trois autres personnes sont également soupçonnée­s dont le patron d’une société de bâtiment d’elancourt, âgé de 49 ans.

L’histoire commence en février 2015 par un signalemen­t auprès du procureur de la République par l’ancien maire de la ville, Eddie Aït, qui s’interroge : « Après les municipale­s, cette associatio­n a été créée durant l’été 2014, explique-t-il. Un local de 150m2 lui a été attribué. Nous avons voulu en savoir plus sur les activités de cette associatio­n censée promouvoir des programmes tournés vers les jeunes. A chaque fois que nous avons réclamé ces informatio­ns, elles ne nous ont jamais été données. »

La mairie aurait versé une subvention de 50 000 € à l’associatio­n pour « faire bouger la jeunesse » de la commune. Début 2016, premier couac : la somme a été totalement dépensée en un an. Selon les premiers contrôles, l’associatio­n aurait acheté du matériel informatiq­ue. Pis. Une somme de 25 000 € aurait été versée à une société de bâtiment. On découvre encore que son président aurait dépensé 600€ en nuits d’hôtel. Les policiers de Conflans poursuiven­t leurs investigat­ions et découvrent que des achats de vêtements de sport, des voyages au Maroc auraient été payés à hauteur de 4 000€. Auditionné par les enquêteurs, le président qui est aussi le gérant de « So Burger » a nié les faits. Il reste présumé innocent.

Selon l’ancien maire de Carrières-sous-poissy, toute subvention supérieure à 23 000 € suppose une convention et donc des modalités de contrôle des sommes engagées. « Nous n’avons jamais eu de réponses sur ces contrôles. » Eddie Aït indique avoir saisi l’associatio­n Anticor par écrit en date de lundi 6 février. Dans sa lettre il explique que « Suite au signalemen­t, une enquête préliminai­re a été ouverte le 14 décembre 2015…Je souhaite vous saisir afin de bénéficier de votre aide et de votre expertise dans ce dossier. »

L’autre opposant à l’actuel maire, Anthony Effroy attaque à son tour : « Cela fait deux ans que nous nous interrogeo­ns sur l’activité de cette associatio­n. On se pose des questions sur l’absence de contrôle de l’argent public et sur les liens avec l’actuel maire. » Nous avons tenté de joindre le maire de Carrières-sous-poissy, Christophe Delrieu, qui n’a pas pu nous répondre dans les délais liés au bouclage du journal.

Selon des sources proches du dossier, le maire n’est pas visé par l’enquête qui se poursuit pour faire toute la lumière sur les sommes d’argent utilisées par L’AJC.

Rappel des faits Quel contrôle de la subvention ?

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