Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Des écoliers apprentis musiciens préparent un grand concert orchestral

- T.R.

Grâce au programme Demos de la Philharmon­ie de Paris, quinze écoliers du quartier Saint-louis de Carrières-sous-poissy bénéficien­t de cours pendant trois ans pour apprendre à jouer d’un instrument au sein d’un orchestre.

« On est le groupe de Carrières ! La joie, l’envie, amis, contents d’être ici… mais oui ! » Debout en cercle, se tenant par la main, les enfants scandent ces paroles, guidés par Leyli et Laura. La scène se déroule, mardi après-midi, au centre de loisirs Yannick-noah, au coeur du quartier des Fleurs, à Carrières-sous-poissy. Valérie et Sébastien, du service enfance de la Ville, participen­t également. À cet instant précis, les instrument­s sont encore rangés dans leur caisse.

Depuis le 3 novembre dernier, une quinzaine d’écoliers tous scolarisés au sein du quartier Saint-louis de Carrières-souspoissy participen­t au dispositif d’éducation musicale et orchestral­e à vocation sociale (Demos) à l’initiative de la Philharmon­ie de Paris. L’objectif : favoriser l’accès, pour les enfants issus de quartiers relevant de la politique de la ville, à la musique classique par la pratique instrument­ale en orchestre. Dans les Yvelines, sept communes bénéficien­t du dispositif : Carrières-sous-poissy, Chanteloup-les-vignes, La Verrière, Mantes-la-ville, Plaisir, Trappes et le regroupeme­nt Beynes-marcq.

En juin prochain, l’ensemble des 105 élèves se produiront en concert tous ensemble, tel un véritable orchestre, d’abord au château de Versailles, puis à la Philharmon­ie de Paris. Ils interpréte­ront un chant napolitain Funiculi Funicula et une oeuvre instrument­ale baroque : Rondo, de Purcell.

Équilibre géographiq­ue

À Carrières, l’initiative provient de l’école de musique municipale. Sa directrice, Delphine Grivel, souhaitait rétablir une forme d’équilibre géographiq­ue, car la majeure partie des jeunes élèves de l’école provient du quartier Centre. « Grâce au projet Demos, nous nous adressons à un public éloigné de l’école de musique. Nos professeur­s de violon et de violoncell­e viennent rencontrer les élèves du programme Demos au moins une fois par mois, dans le but de nouer des liens pour préparer leur intégratio­n à l’école de musique au terme des trois ans. »

Le programme Demos se décline en effet sur trois ans, à un rythme soutenu de deux cours par semaine, plus des stages pendant les vacances scolaires et certains week-ends. Les quinze élèves participan­ts ont de fait été sélectionn­és au regard de leur motivation et de leur implicatio­n au long cours. La Ville a tenu à une répartitio­n équitable entre les quatre écoles du quartier Saint-louis. « Trois enfants par école, sauf pour Jean-giono où ils sont six », aux enfants ». « À leur âge, c’est important car ils ont plutôt tendance à être fouillis. Et puis leur confier un instrument, c’est bien, car ils ont quelque chose qui est vraiment à eux et dont ils doivent prendre soin. Ça les responsabi­lise » Très motivée, Yasmine a choisi de pratiquer le violon alto, plutôt que le violon ou le violoncell­e. « Parce que plus tard, je veux devenir altiste », dit-elle tout sourires.

Sous la direction de Leyli et Laura - deux jeunes professeur­es diplômées de violon et violoncell­e, employées par la Philharmon­ie de Paris, d’origine turkmène pour l’une et espagnole pour l’autre -, Yasmine et ses petits camarades (le groupe compte onze filles pour quatre garçons) apprennent les bases, depuis la façon de bien s’asseoir et de tenir son instrument jusqu’à l’apprentiss­age des notes et du rythme. « Cette année, on ne les fait pas travailler sur partition, ce sera pour l’an prochain », confie Leyli.

Surtout, les enfants ont enfin découvert, mardi, le sens de cette mystérieus­e phrase qu’ils ont pris l’habitude de scander en début de cours, après l’échauffeme­nt physique : « C’est tout simplement le rythme du Rondo de Purcell que nous allons jouer en concert en juin. »

10 000 € sur 4 ans, tel est le coût du projet Demos pour la ville de Carrières. Plus précisémen­t : 1 000 euros pour la première année et 3 000 euros pour chacune des trois années suivantes. La Ville assure ce coût grâce à la subvention du conseil départemen­tal des Yvelines accordée pour soutenir le rayonnemen­t de l’école de musique de Carrières-souspoissy.

En outre, la Ville assure les dépenses liées à l’animation du projet (animateur) et les relations avec les familles, la coordinati­on des services de la Ville (culture/école de musique et enfance) avec l’équipe Démos, la logistique et les transports, la mise à dispositio­n de salles et les petites réparation­s éventuelle­s des instrument­s.

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