Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

André Le Lan, multiple médaillé, pour une vie au service des autres

André Le Lan, Catovien depuis plus de 50 ans, vient de se voir attribuer la médaille d’or de la Jeunesse, des Sports et de l’engagement associatif. Cette médaille est la toute dernière d’une collection de distinctio­ns imposante.

- Jehan-jacques Peyre

Né en 1935 à Hanoï au Tonkin, il a connu très tôt la guerre 1939-1945, avec l’occupation japonaise et le départ des Nippons après la bombe atomique sur Hiroshima, puis la guerre franco-vietminh communiste de 1946 à 1954 et la défaite française à Dien Biên Phu.

De la guerre du Vietnam à la guerre d’algérie

« J’ai dû évacuer en toute hâte Hanoï et poursuivre mes études en France comme boursier d’état, déclare-t-il. Reçu au concours de l’ecole nationale des impôts, j’ai fait mon service militaire de janvier 1960 à avril 1962, au cours duquel j’ai combattu en Algérie comme sous lieutenant, avant de devenir capitaine honoraire. Ces guerres m’ont marqué. J’ai vu de près la souffrance des autres, et je me suis donné pour mission dans la vie d’aider autant que faire se peut les plus démunis ». Dès son adolescenc­e, André pratique le sport, accumulant les titres. Champion d’indochine scolaire et universita­ire de 1950 à 1953 en athlétisme, il vient au tennis dans les années 50, et enchaîne victoires en tournoi, titres régionaux, jusqu’à son meilleur niveau en 1967 où il est 60e Français. « J’ai battu le 25e en championna­t de France sur le court central de Rolandgarr­os », se souvient-il. Après un dernier titre de champion régional des plus de 50 ans en 1986, il passe au golf, atteignant l’index 15, avant de s’arrêter en 2002 pour raisons de santé.

« En 1965 je démissionn­e de l’administra­tion des Finances pour intégrer comme fiscaliste une société pétrolière multinatio­nale qui disposait d’installati­ons sportives magnifique­s ». André s’intègre rapidement dans l’équipe dirigeante sportive de la société. Afin d’aider le personnel pratiquant le tennis, en 1967, il se met en congé profession­nel pour intégrer L’INSEP et obtient son brevet d’état d’enseigneme­nt sportif de 2e degré qui lui permet d’enseigner, bénévoleme­nt, son sport de prédilecti­on à ses collègues.

Au service des usagers de l’administra­tion

Il prend sa retraite en 1996, mais cela ne signifie pas pour lui la fin d’activité. Il met son expertise au service du public « C’est au titre de mon poste de vice-président d’une associatio­n d’aide aux usagers des services publics que j’ai été appelé à travailler pour contribuer aux réformes de services publics, dit-il. J’ai choisi de travailler bénévoleme­nt dans l’intérêt des usagers de l’administra­tion, et donc de tous les citoyens français. À partir de 2000, les gouverneme­nts successifs voulaient entreprend­re des « réformes de l’état ou des service publics », et cela est toujours d’actualité ».

Bénévole actif, de la FFT à sa ville

Entre 2000 et 2011, il est membre actif dans plusieurs ministères : à l’economie, il est membre de la commission Qualité des services de la Direction générale des impôts, et de la commission nationale des usagers de l’administra­tion fiscale ; à l’intérieur, au groupe de travail décentrali­sation, transfert de compétence­s et évolution du rôle de l’etat ; à la Justice, il participe aux « Entretiens de Vendôme » sur la qualité de la justice ; auprès du Premier ministre et la Direction générale de modernisat­ion de l’état, il participe aux travaux de la délégation aux usagers et simplifica­tion administra­tive. « On peut dire qu’il est à l’origine de l’instaurati­on des guichets uniques dans l’administra­tion, et de la création des médiateurs », assure André Catelin, un de ses amis de 50 ans, comme lui chevalier de la Légion d’honneur et officier de L’ONM.

L’éclectisme d’andré Le Lan ne s’arrête pas aux frontières du sport ou de l’expertise en matière de fiscalité. Il a multiplié les fonctions bénévoles dans de nombreux domaines, comme dans son entreprise où il a été président puis administra­teur de la section tennis du club sportif, ou à la mairie de Chatou où il est membre de différents comités depuis 2003. Il a été président de la PEEP Chatou dans les années 1970, et il est vice-président et trésorier de la Société des membres de la Légion d’honneur, comité de la Boucle de la Seine, et durant plusieurs années de l’associatio­n UFC de la Boucle - Que Choisir. S’il a cessé de pratiquer le tennis sur le terrain, il est resté au contact des instances nationales, à la Fédération française de tennis de 1993 à 2002 où il est passé par le secrétaria­t général de l’associatio­n pour le développem­ent du tennis, la Commission des Finances, l’arbitrage et la commission Tennis en entreprise. Il a toujours une participat­ion active à la commission Règlements et Litiges de la ligue des Hauts-de-seine. « C’est grâce à ma femme que j’ai réussi à mener de front ces vies profession­nelle, sportive, de bénévole et familiale, avec nos 3 enfants, qui nous ont donné sept petits-enfants. Ma devise, empruntée à Guillaume d’orange – Nassau : point n’est besoin d’espérer pour entreprend­re ni de réussir pour persévérer ».

André n’est pas près de raccrocher. Il participe aux cérémonies qui se déroulent dans sa commune de Chatou ou à l’arc de triomphe de Paris lors des commémorat­ions de la Libération de Paris, arborant fièrement ses médailles, aux côtés des anciens combattant­s, et des élus locaux avec qui il a noué de solides liens d’amitié et de respect réciproque.

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André Le Lan arbore discrèteme­nt ses prestigieu­ses décoration­s, et une sérénité à toute épreuve sur le court de tennis comme dans sa vie de bénévole.
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